Clairvaux (Jura)

18 novembre 1772 – 1er octobre 1774

Messieurs de la Société Typographique de Neuchâtel en Suisse

Clairvaux, le 18 novembre 1772

            Messieurs,

Pour répondre à l’honneur de la chère vôtre datée du 18 octobre, je n’ai voulu y répondre qu’après avoir fait passer la marchandise dont elle est arrivée à bon port. Je vous dirai qu’après avoir bien examiné tous les frais, j’en suis pour de mon argent. Comme mes amis m’avaient fait entendre qu’un seul homme pouvait porter pour près de L. 300, il se trouve qu’entre deux personnes, ils n’en portent que pour L. 236. Vous voyez par-là qu’il me serait impossible de pouvoir faire passer à ce prix. Messieurs, charmé d’avoir votre pratique. Je ne pourrai pas à moins du 16 par quintal en valeur rendu ici. Ainsi vous voyez par-là si les prix vous conviennent. Quand vous souhaiterez, et même tout de suite, vous pourrez en envoyer et les faire parvenir à Monsieur Rochat, aubergiste au Brassus, en lui marquant d’en avoir du soin jusqu’à ce que je les fasse prendre et de ne les remettre qu’en ayant une lettre de ma part en lui désignant les numéros. Il faudra, si au cas vous vous déterminez à m’en envoyer, faire les ballots beaucoup plus longs et pas si grands, et de faire en sorte qu’ils pèsent environ 80 à 90 livres. Monsieur Robert me dit avant hier que, si au cas nous travaillions ensemble, il s’offrait à les venir prendre ici et de les faire conduire à leur destinée. Comme je vais toutes les années en foire de Beaucaire, et connaissant une partie des libraires qui s’y rencontrent, je pourrais vous en faire faire un grand débit. Et suis en attendant l’honneur de votre réponse.

Messieurs,                                           

Votre très humble et très obéissant  serviteur,

                                                            Guillon fils aîné