Pavie à la STN, 8 février 1772

                                                                              La Rochelle, le 8 février 1772

Monsieur,

Il me souvient qu’il y a trois ou quatre ans que vous me proposâtes des Bibles d’Ostervald in-folio. Je ne peux accepter votre offre en étant pourvu ; il ne sera pas de même de l’édition in-8°. Si vous pouvez m’en fournir, on m’a dit qu’il y en avait de deux éditions, l’une sur papier fin et l’autre sur papier commun, je vous serais obligé de me faire savoir par la première poste à combien vous me passerez l’une et l’autre rendues à Lyon quitte d’emballage, de port et de droit contre ma promesse à un an et quinze mois après la réception dudit ballot. Vous m’enverrez s’il vous plaît un échantillon des deux impressions afin que je me décide. Je pourrais en prendre une cinquantaine au moins pour essai. Si vous avez part dans l’édition qui se fait in-folio, vous me manderez quand elle sera prête à être livrée et son prix au juste.

Vous savez sans doute que l’imposition projetée de L. 68 par quintal sur l’entrée des livres étrangers est enfin réduite au tiers : c’est bien cher encore mais du moins cela commence à se civiliser en termes de justice. On dit même que cet impôt n’aura pas lieu longtemps. Vous pourrez peut-être trouver moyen d’en exempter ce que vous m’enverrez. Si vous avez quelque autre sorte comme des Sermons de Durand, tomes 2 et 3 qu’on m’a marqué être sous presse, vous m’en ferez savoir le prix ainsi que des ouvrages philosophiques, comme le Système de la Nature, in-8°, 2 vols., belle édition de Hollande ; L’An 2440, etc., etc.

Quoique je n’aie pas l’honneur d’être connu de vous, j’espère que vous ne vous refuserez pas à la demande que j’ai celui de vous faire. M. Dangirard de cette ville qui, je crois, est en correspondance avec vous, pourra vous dire qui je suis et quelle est la façon de travailler de celui qui a l’honneur de se dire plus que personne, monsieur,

                                                               Votre très humble et très obéissant serviteur,

                                                                              Pavie, pour mon père, second fils.