A Literary Tour de France
1. Revol, 3 mai 1778, Lyon

À la Société typographique de Neuchâtel en Suisse

Lyon, le 3 mai 1778

                  Messieurs,

Nous avons reçu en son temps l’honneur de la chère vôtre, et nous avons écrit courrier pour courrier à Messieurs Meuron frères, Philipin et Faure à Saint-Sulpice pour leur donner les renseignements convenables pour la sûreté du ballot pour M. Bergeret de Bordeaux.

Vous avez raison de croire que vos livres de contrefaçon ne passeraient point sans risque à notre Chambre qui est très rigide depuis l’estampillage. S’ils y parvenaient nous ne vous répondrions pas des événements.

                  Cependant nous avons un moyen sûr pour éviter l’entrée de cette ville et conséquemment la vigile de la Chambre. Mais nous ne pourrons en faire usage sans beaucoup d’embarras et de frais. Car avec toute l’économie possible, il vous en coûtera de L. 4 à L. 5 par quintal, et nous ne pourrions nous en charger si ce n’était que pour des petits objets.

                  En conséquence Messieurs vous pouvez en toute sûreté nous expédier les balles que vous nous annoncez par votre lettre, mais avant l’expédition, il vous plaira nous aviser de la destination, et nous prendrons les précautions nécessaires avec ces Messieurs de Saint-Sulpice.

                  Soyez tranquilles sur le ballot de M. Bergeret, il lui parviendra sûrement et sans danger.

                  Lorsque vous aurez des envois à faire à M. Duplain, de l’Encyclopédie, profitez de ce temps pour nous faire envoi, attendu que c’est nous qui sommes chargés de retirer pour lui, et cela nous facilitera beaucoup, vous pouvez faire des balles conformes aux siennes, et nous en disposerons à votre gré.

                  Vous pouvez être persuadés, Messieurs, que nous sommes trop jaloux de lier correspondance avec vous pour que nous ne mettions tout en usage pour mériter par notre zèle, autant par notre gratitude, que par notre économie, votre entière confiance. C’est dans ces sentiments que nous avons l’honneur d’être sans nulle réserve, Messieurs, vos très humbles et obéissants serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie

Si nous avons tardé jusqu’à présent à répondre à la chère vôtre, c’est que nous voulions être sûrs de nos avances et nous attendions réponse de M. Meuron etc. de Saint-Sulpice qui ne nous ont pas encore avisés. Revol et c.

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Date: 
Sun, 05/03/1778