Besançon 28 avril 1780
Messieurs
Je ne puis sans me compromettre faire autrement que ce que j'ai fait pour vos balles venant à la Chambre syndicale: elles y sont visités en ma présence et rendues franches et saines à votre commissionnaire ici sans aucun inconvénient.
Une fois ces balles sorties de la Chambre et se trouvant à la disposition de votre commissionnaire, quelle garantie voulez-vous que nous donnions à ces balles pour leur destination à Marseilles ou autre part! C'est beaucoup qu'elles se trouvent comme expédiées de Besançon par la nouvelle lettre de voiture du commissionnaire d'ici, elles ne sont plus [ ] venu de l'étranger, et partant de Besançon elles se trouvent exposées aux mêmes inconvénients des Chambres syndicales du Royaume que celles que j'expédierais moi-même de mon magasin.
Je ne peux pas donner un certificat de visite pour accompagner vos balles parce qu'il faudrait dire qu'elles viennent de l'étranger, et il convient mieux qu'elles aient l'air de venir du Royaume.
Voilà ce que je puis vous dire sur les questions que vous me faîtes.
Vous m'annoncez que vous m'enverrez dans un mois les tomes 2, 3, et 4 [de] Genlis et vous ne m'envoyez que le tome sécond. Cela me jette dans des frais en impatientant mes acheteurs; sans doute que cet ouvrage est fini actuellement. Expédiez-moi donc je vous prie sitôt la présente reçue à l'adresse de M. Pion de Pontarlier:
26 tomes 3 et 4 Genlis octavo, feuilles
Il vous plaira [de] joindre dans cet envoi le défet suivant pour un exemplaire: Lettres de deux amours, duodecimo, 4 vol., manque au tome 1er la feuille H.
Votre volume de Beaumarchais est un livre donc nous avons eu dans la nouveauté le nombre nécessaire à mon débit.
J'ai l'honneur d'être avec considération,
Messieurs,
Votre très humble et très
obéissant serviteur
Charmet libraire