Société typographique de Neuchâtel

                                                                                  Montpellier, le 27 juillet 1787

Messieurs,

Ce n’est pas ma faute si je ne vous fais pas de fréquentes demandes, c’est celle du public qui paraît peu empressé à faire des achats de livres.  Vous ferez bien néanmoins de envoyer par voie de Lyon et franc de port votre dernier catalogue imprimé ou si mieux aimez une note à la main de vos principales nouveautés et je verrai s’il y a quelques articles propres à notre consommation.

N’oubliez [mot effacé] pas surtout de mettre le prix à côté de chaque ouvrage que je doive recevoir broché plutôt qu’en feuilles à cause que nous avons ici peu de relieurs.

Quant aux articles qui me furent envoyés pour votre compte et dont vous réclamez le montant, après la porte dites-vous à L. 187, ayez la bonté de nous en faire passer le détail et d’abord après votre réponse nous remettrons ou ferons passer à quiconque il vous plaira nous indiquer ou la totalité ou la partie qui restera.  J’ai l’honneur d’être bien sincèrement , Messieurs, vos très humbles et très obéissants serviteurs.

            Rigaud Pons et comp.

P.S.  Je ne dois pas vous laisser ignorer que le renvoi aurait été fait depuis longtemps si je n’avais été retenu par la crainte que vous livres n’eussent été arrêtés et saisis à la Chambre syndicale de Nîmes ou à celle de Lyon.  Ayez donc la bonté de vous décider la-dessus afin que je me conforme à vos intentions.