A Literary Tour de France
107. Revol, 15 juin 1782, Lyon

MM. de Neuchâtel

Lyon, le 15 juin 1782

Monsieur,

Votre correspondance devient de plus en plus pédantesque, et ne nous amuse bien. Si vous daigniez parcourir notre correspondance, vous verriez qu’en différentes lettres, vous avons prévenus que la dite balle D 326 était toujours dans nos magasins à votre disposition. Depuis que la balle de vos défets est faite, il ne s’est présenté aucun voiturier pour Pontarlier. Le premier qui paraîtra vous la portera. Si nous marquiez le prix au juste que vous voulez de vos Descriptions, nous chercherions à vous les placer.

                  M. Poinçot à la vérité nous avait donné ordre d’adresser par la diligence la dite balle à Monsieur le receveur, rue Saint-Denis sans nous dire quel receveur. Nous vous avons témoigné nos craintes et nos raisons à ce sujet, et nous avons cru faire tout pour le mieux. Ledit nous [écrit] par une lettre en date du 9 courant, en ces propres termes : il n’en est pourtant point que j’en fait refus. Je suis prêt à la recevoir, si on veut la rendre à la Chambre Syndicale où elle est arrêtée. Je ne dis point qu’elle soit perdue. Pour cela, le vrai est que j’en étais pressé.

                  La diligence n’aurait point porté cette balle à la Chambre à Paris, si ce n’est à cause de la nouvelle ordonnance qui enjoint à tous les voituriers de ne point entreposer les balles à Versailles et aux environs des villes où il y a Chambre, et de les y conduire en droiture.

                  Nous éprouvons encore tous les jours de nouveaux désagréments, en ce que la voiture est augmentée presque sur toute la route, et que les voituriers sont extrêmement rares. M. Brissot de Warville part le 17 pour la Suisse. Nous sommes tout à vous,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie.

Book Titles: 
Date: 
Sat, 06/15/1782