Mr[s. de la Société Typogra]ph. de N[euchâtel]
Poitiers, le 13 mars 1774
Messieurs,
Ne m’ayant pas été possible jusqu’à présent de répondre à l’honneur de la vôtre du 23 janvier dernier, je le fais par la présente: Il ne m’est possible de prendre pour mon compte les sortes annoncées dans la facture que vous m’avez envoyée, en étant, comme vous le savez, beaucoup [muni]; si vous voulez me les faire passer, je les proposerai pour votre compte et tâcherai de m’en défaire au prix qu’il vous plaira me marquer. Je le ferai très certainement pour vous obliger; si mieux vous n’aimez me les rendre franc de port à mon magasin et après leur arrivée, je vous ferai passer un effet à un an du jour de l’arrivée de la somme de L. 400 et par ce moyen les garderai pour mon compte, pourvu qu’elles soient en bon état.
Le laps du temps qui s’est écoulé depuis la dernière demande que j’ai eu l’honneur de vous faire à été cause que je me suis pourvu ailleurs des sortes dont j’avais besoin, ainsi je vous prie de regarder ces mandats comme non faits et de ne [statuer] que sur celui ci-joint pour lequel je vous prie de faire le plus de diligence possible pour me le faire tenir à l’adresse de mme veuve [Hachin de P...] jeune, négociant à Orléans, selon les conventions faites entre nous, de 10% [en sus] de facture -- rendu franc de port à Orléans, quitte de risque et de droit.
J’ai l’honneur d’être, avec considération, Messieurs, votre très humble et obéissant serviteur,
Chevrier
Mandat
Je vous prie de m’en envoyer le tout le plus promptement qu’il vous sera possible, à l’adresse indiquée ci-contre, car la longueur du temps fait perdre la vente.