MM. de la Société

De Neuchâtel

Lyon, le 22 septembre 1782

Messieurs,

Nous compterons à M. Girard conformément à vos ordres de L.16 dont vous pouvez nous créditer. Sous peu de jours, vous enverrons notre compte. Le ballot PG 248 ne nous est point encore parvenu. M. Pion de Pontarlier vient de nous aviser qu’il nous a fait expédition de 4 balles sans un seul acquit, deux d’envoi de Fauche fils aîné [frères] et compagnie avec un remboursement de L.364-16-0, et les 2 autres AF 221S483, R 239S126 pour les garder à votre disposition. Comme nous sommes sans avis de votre part, nous présumons qu’elles ne craignent rien. Au cas contraire, il serait malheureux pour vous, attendu qu’arrivant sans même acquit de ceux de Fauche fils et compagnie, nous ne pourrons les retirer en égard aux remboursements que M. Pion a fait suivre, et vraisemblablement le voiturier les fera saisir en douane pour son paiement.

                  Nous avons appris avec plaisir qu’aviez trouvé une route plus sûre, plus économique, et plus prompte que celle de Lyon, d’autant plus que tous les jours l’on nous met de nouvelles entraves, et nous serons forcés malgré nous à y renoncer. Mais lorsqu’aurez des envois qui ne craignent rien, vous en demandons la préférence, et vous prouverons autant par notre exactitude que par nos économies combien nous sommes jaloux de la mériter, et vous connaîtrez par la suite que les reproches qu’on vous faisait sur les retards et sur les frais n’étaient occasionnés que par la nature de la marchandise. Nous sommes tout à vous,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie