MM. de Neuchâtel

Lyon, le 20 janvier 1783

Messieurs,

Nous nous empressons de répondre à l’honneur de votre dernière, qui nous donnerait tous les regrets possibles, si nous avions à nous reprocher les plaintes continuelles que nous avez faites. Nous sentions bien vivement les torts préjudiciables que vous causaient les retards de vos balles, mais nous nous y étions forcés par nécessité, et dont les détails ne peuvent s’écrire.

                  Nous sommes on ne peut plus sensibles aux marques d’amitié et de confiance qu’avez eu pour notre Sieur Revol. Espérons que vous voudrez bien nous la continuer. Mais pour recevoir des envois dangereux, nous ne le pouvons plus par la route de Pontarlier, à moins d’y avoir une maison de confiance, et pour cela, il faudrait prendre des arrangements différents pour les expéditions.

                  La balle LBF est partie pour sa destination. Nous n’avons pu vous expédier vos Encyclopédies restantes, attendu que les avions envoyées à différents libraires qui nous avaient promis de les vendre. Par le premier char, vous en expédierons 4 exemplaires. Le compte dont vous parlons est celui que vous avons envoyé avant le voyage qu’a fait notre Sieur Revol chez vous. Nous sommes et serons continuellement tout dévoués à vos ordres et très sincèrement,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol, Geste et compagnie