Pavie à la STN, 24 août 1776

                                                               À La Rochelle, le 24 août 1776

Messieurs,

Je me hâte de vous prévenir que je viens de recevoir avis d’Orléans qu’on venait d’y établir une chambre syndicale qui est exercée avec toute la rigueur possible par le moyen d’un inspecteur de façon qu’il n’entre aucun ballot de libraire dans Orléans qu’il ne passe à la chambre syndicale et saisi s’il se trouve quelque chose de prohibé. Comme on ne sait pas si les livres Protestants seront tolérés à cette visite, je vous prie de suspendre la demande que je vous ai faite dans mes précédentes et que si elle était partie, de vouloir écrire pour la faire rétrograder ou de la faire rester sur la route, à moins que vous ne vouliez en courir les risques de l’entrée d’Orléans malgré cela. Comme je ne serai pas bien aise que mon nom paraisse, vous pourriez faire comme vous avez fait du dernier ballot, c’est-à-dire de l’adresser à M. J. Ranson qui me le remettra comme il a fait du dernier ballot. J’ai l’honneur d’être, messieurs,

Votre très humble et très obéissant serviteur,

                                                                                              Pavie, second fils pour mon père.