A Literary Tour de France
120. Revol, 4 juillet 1784, Lyon

Lyon, le 4 juillet 1784

Messieurs,

Ce n’a été que par égard aux accidents qui vous sont arrivés, et aux instances de MM. D’Ostervald et Bernard qu’avons terminé avec ce dernier à la somme de L.2400 pour solde de tout compte avec votre maison.

                  Soyez bien persuadés que cette somme ne nous dédommage aucunement des peines, soins, entrepôts. À peine suffit-elle pour nous rembourser celle que nous avons été obligés de donner pour nous tirer des mauvais pas où nous nous sommes embourbés pour vous faciliter le passage de vos balles, et dans ces opérations, rien n’est plus vrai que par attachement pour Monsieur Le Bonneret, nous avons exposé liberté, vie, santé, argent et réputation.

Liberté : En ce que sans nos amis nous aurions été fermés par lettre de cachet.

Vie : En ce qu’ayant été en différentes fois aux prises avec les employés des fermes, et les avoir forcés les armes à la main à nous restituer les balles qu’ils nous avaient saisies (à cette époque en avait cause à votre maison, qui aurait été perdue pour vous, sans ressource).

Santé : Combien de nuits avons-nous passées, exposés à toutes les intempéries des saisons, sur la neige, traversés les rivières débordées et quelquefois sur les glaces.

Argent : Quelle somme n’avons-nous pas donné en différentes fois, tant pour faciliter l’exportation que pour éviter les poursuites et clamer les esprits.

Réputation : En ce que nous avions acquis celle de contrebandier.

                  Le tout, Messieurs, pour votre service. Après tous ces faits très connus et que vous ne deviez pas ignorer, jusque vous, et voyez notre récompense, et si vous êtes fort équitables en nous offrant L.1800.

                  Comme notre Sieur Revol se dispose à faire un voyage et qu’il est bien charmé de voir terminer cet objet avant son départ qui est très prochain, nous consentons à faire un rabais de L.300 sur la demande de L.2400. C’est notre dernier mot, et nous n’en soutirons point. Ainsi nous remettrons conformément à vos désirs à celui qui nous comptera deux mille cent livres tout ce qu’avons à votre maison avec quittance finale, et nous serons toujours prêts à vous donner tous renseignements qu’il dépendra de nous, si vous en avez besoin, pour vos commissionnaires et commettants. Vous pouvez retenir pour M. Favarger la somme de L.770-19-0, montant du compte ci-inclus.

                  Conformément aux raisons qu’avons données à Monsieur Bernard et que nous ne répèterons, nous n’aurions dû que lui payer sa traite de L.706. Nous avons bien voulu, par délicatesse, y joindre l’intérêt des intérêts à 5 pour cent pesant, comme cela se pratique d’ordinaire. À l’égard des frais de port de lettres et autres portés dans son compte, nous ne les connaissons point. Dans la correspondance qu’avons eu avec lui, nous ne les lui avons jamais portés en compte, et si ce Monsieur veut bien se donner la peine de lire nos lettres du 7 mars et 12 juillet 1781, il nous aurait évité ce sacrifice de cette somme que vous demanderons de L.2100, celle de L.771. Vous resterez nous devoir celle de L.1329 qu’il vous plaira nous faire compter par le premier courrier et par qui vous voudrez.

                  Si nous avons refusé à M. Bernard de faire un inventaire des livres qu’avons […], nous n’avons point en d’autre motif que celui de terminer promptement, et nous étions fort indisposés de ce que vous nous avez envoyé différents particuliers pour terminer et qu’aucun ne s’exécutait. Et vous sentez qu’il n’est pas agréable de montrer ses livres et correspondances ainsi que l’avons fait à MM. Bosset, d’Ostervald, Chasottier, Bernard etc..

                  En attendant votre réponse, nous avons l’honneur d’être sans nulle réserve,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie

* * * * *

Compte de M. Favarger avec Revol et compagnie

Du 12 juillet 1781, conformément à notre lettre du dit, il redoit pour solde                      L.40

Du 12 janvier 1782, acquis et perte sur la négociation d’une traite

Sur Paris de L.735                                                                                                                             L.12-15-0

                                                                                                                                                                    _______

Revol et compagnie doivent à Favarger                                                                                       L.52-15-0

Du 12 janvier 1782, une traite sur Paris                                                                                      L.735

A déduire le compte ci-dessus montant                                                                                      L.52-15-0

                                                                                                                                                                  _______

Nous ne leur devions à cette époque que                                                                                     L.682-5-0

Intérêts de L.682-5-0 depuis janvier 1782 à janvier 1783 à 5 du cent pesant                   L.34-2-0

Intérêts de L.716-7-0 de janvier 1783 à la même époque 1784 à 5 du cent pesant            L.35-16-0

Intérêts de L.752-3-0 depuis janvier 1784 jusqu’à ce janvier à 5 du cent pesant                L.18-16

                                                                                                                                                                  _______

                                                                                                                                                                  L.770-19-0

Locations: 
Date: 
Sun, 07/04/1784