Bergeret à la STN, 22 février 1777

                                                            Bordeaux, le 22 février 1777

Messieurs,

Je réponds à l’honneur de la vôtre du 23 février dernier pour vous dire que je n’ai point accueilli votre traite du 31 octobre dernier de L. 150- par la raison que vous n’aviez point eu l’attention de m’en donner avis. Comme j’ai déjà des désagréments avec une autre société dans ce genre, après avoir donné mon argent, j’ai cru qu’il était prudent de m’en mettre à l’abri. D’ailleurs, messieurs, vous ne cessez de tirer, vous n’accordez que peu de temps après la réception de vos marchandises qui sont des six mois et davantage à me parvenir, ce qui devient onéreux tout à fait. C’est pourquoi je suis obligé de venir à nouveau me référer à ma lettre du 19 avril 1776 contenant un règlement de compte dans lequel je ne vois que 6 Géographie d’Ostervald qui peuvent rester pour mon compte, si elles sont véritablement de cet auteur ; d’ailleurs encore, messieurs, j’ai entre les mains d’un capitaine de navire une créance de 12 exemplaires du Journal historique qu’il n’a jamais voulu me payer par rapport aux volumes de suite que je lui avais promis. Je regarde actuellement cela comme perdu, ne l’ayant vu depuis longtemps. Veuillez, je vous prie, ne plus tirer sur moi. J’acquitterai votre nouvelle traite et réglerai le restant de mon billet.

À l’égard, messieurs, de la suite des Arts, vous m’obligerez de les faire adresser chez M. Regnault à Lyon qui me les fera parvenir par quelqu’un de son envoi. J’ai l’honneur d’être avec bien de la considération, messieurs,

                                                Votre très humble et obéissant serviteur,

                                                            Bergeret.