A Literary Tour de France
13. Lair to Ostervald, June 3, 177

 

 

M. Ostervald

 

Monsieur,

 

            La lettre de M. Cousin de Paris premier courant que je reçois à l’instant au domicile duquel je vous avais remis mon billet de 200 livres ordre de votre maison de Neuchatel pour l’acquit duquel j’ai remis un effet sur Paris qu’on m’a renvoyé protesté. J’en sollicite la rentrée, mon endosseur n’étant pas d’ici, j’essuierai le moins de délai possible pour vous en servir promptement sans que j’ai [eu à] payer ce mois, je vous en ferai le retour sur l’heure, accordez-moi la grâce de ne le point faire protester et celle de m’écrire ou à M. Cousin le nom et la demeure de celui qui en serait porteur si vous étiez oblige de quitter Paris avant la fin de ce mois. Je ne serai pas si longtemps à le retirer.

            Si pendant que vous êtes à Paris vous pouviez y placer vous-même le deuxième exemplaire de l’Encyclopédie dont j’ai les 2 premiers volumes reliés, comme l’ouvrage est de beaucoup au-dessus de celui de Paris que personne n’est plus en état que vous d’étendre la juste reputation qui mérite. Étant connu des gens de lettres et amateurs dont vous êtes environnés, il vous est bien plus aisé que moi de le placer, surtout dans un temps où le roi vient de donner les plus grandes preuves de la protection pour le commerce de la librairie en général et en imprimant tout droit d’entrée et visite pour toutes impressions étrangères ce qui va rendre cet utile commerce d’une étendue immense et diminuer les prix de Paris portés trop haut. Je sacrifierais toutes choses au monde pour placer cet ouvrage afin de vous faire rentrer des fonds que vous avez payés pour lui? Si j’en avais, je l’avancerais, persuadé que j’en trouverais un jour la défaite. On me le demande, mais on ne le voudrait payer qu’après la vente des vins de la récolte prochaine. Encore marque-t-on quelqu’inquiétude sur les restes de livraisons. Je ne peux vous exprimer mes tentatives pour parvenir à le vendre.    

            J’ai l’honneur d’être avec attachement, estime et reconnaissance

 

Votre très humble et obéissant serviteur

Monsieur                                                Lair

 

J’ apprends avec plaisir que votre Desciption des arts et métiers s’accelèrent et se placent

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Sat, 06/03/1775
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