A Literary Tour de France
14. Pavie à la STN, 8 février 1777

 

Pavie à la STN, 8 février 1777

                                                                              À La Rochelle, le 8 février 1777

Messieurs,

Vos lettres du 11 septembre, 15, 24 décembre et 26 janvier me sont parvenues dans leur temps. Je voulais recevoir les expéditions que vous m’avez faites avant que de vous répondre mais je vois que je tarderais trop puisque je n’ai pas encore reçu celui du 11 septembre que je désespère de recevoir, puisque M. Ranson n’en reçoit pas de nouvelles malgré que ledit paquet soit à Versailles. J’ignore aussi ce que deviendra celui du 15 décembre qui doit passer par Orléans. Je crains bien qu’il ne soit visité. Vous savez que son contenu le met dans le cas d’être arrêté. J’en préviens cependant ce jour M. J.-M. Pisseau-Cagnyé à Orléans à qui il est adressé afin qu’il prenne des mesures nécessaires pour le sauver du naufrage si toutefois il est possible. Je ne sais à propos de quoi vous vous êtes risqués de me faire ce second envoi par cette route après vous avoir marqué la difficulté qui se trouvait à Orléans. Peut-être cette ville n’est-elle plus si rigide, ce que je souhaite pour vos intérêts et ma satisfaction. Je ne peux pour ce moment vérifier le compte pour savoir si la balance que vous en faites est juste, ce que je ferai au premier moment. Vous savez que je n’ai pour mon compte un exemplaire de la Description des Arts et Métiers, gardant l’autre pour le vôtre. Je vous préviens aussi que je ferai satisfaction à votre traite ordre du sr. Mounier frère, de L. 187-12-, mais vous aurez pour agréable de vous souvenir de ne plus tirer sur moi, ma façon de travailler étant d’envoyer mes effets après les règlements de compte, ce que je ferai vis-à-vis vous si je vous dois.

Je vous offre l’Encyclopédie 28 volumes in folio rendus à mes risques franc de port à Orléans pour la valeur de L. 700 de vos sortes à mon choix sur votre catalogue rendu franc de port et à vos risques à Orléans. Je crois autant que je puisse me souvenir que c’est un sol la feuille que vous vendez vos sortes, ce qui me sera facile de voir dans vos lettres. La chose serait beaucoup plus coulante si le prix était marqué à chaque article de votre catalogue. Vous êtes les seuls qui ne soient pas dans cet usage. Quand on vous demande quelque chose, on vous le demande au hasard puisqu’on ne sait pas le prix. Quant à moi, la crainte que j’ai de payer trop cher, me fait suspendre mes demandes vis-à-vis de vous, en me pourvoyant ailleurs. Si une ou deux Encyclopédies vous font plaisir à L. 700 aux conditions ci-dessus, je verrai à vous envoyer un état de ce que je prendrai, sur quoi vous mettrez vos prix et s’ils me conviennent, nous ferons affaire. Sinon, néant.

J’attends à ce sujet l’honneur de votre réponse, ayant celui d’être véritablement, messieurs,

                                                               Votre très humble et très obéissant serviteur,

                                                                              Pavie, second fils pour mon père.

Date: 
Sat, 02/08/1777