Lépagnez Cadet libraire à Besançon. Ms. 1174. 

Besançon, le 28 août 1777,

Monsieur,

Monsieur Duplain s’est engagé par écrit à me rendre ma première livraison pour le 15 du suivant, c’est pourquoi je suis très fâché que vous n’ayez pu m’en faire autant, je vous aurais donné la préférence avec grand plaisir.

Je paye exactement toutes vos assignations au profit de Madame Clerc, vous pouvez disposer de moi en tout ce qui pourrait vous faire plaisir en cette ville.

Vous ne serez pas fâchés, Messieurs, que je vous envoie un des prospectus que j’ai fait imprimer à mon nom, pour vous prouver les moyens que j’emploie pour faire 300 souscripteurs de votre Encyclopédie dans ma petite province. Avant 15 jours j’espère passer mes 200. Rien ne s’y oppose que la première livraison, qui ne se fait pas. Vous êtes cruel. Lorsque vous m’avez dit de vous faire part de mes observations sur ce que je verrai imprimer de l’Encyclopédie tant à Lyon qu’à Genève, je ne croyais pas qu’en vous obéissant je m’exposerais à des reproches, en me disant que je fais tort à votre impression. Mon intention n’est pas de vous dire que votre ouvrage est mal, mais que celui de Genève et de Lyon est mieux. C’est ce que j’ai observé, et pour vous prouver que je ne me suis pas trompé, je joins à mon prospectus un échantillon de ce qui s’imprime à Lyon. Vous voudrez bien me dire si je me suis trompé, et quand est-ce que vous m’expédierez la petite commission que je vous ai donnée. Vous avez un petit paquet à envoyer à M. Tinseau, officier ici. Vous voudrez bien le joindre au dit envoi, en vous priant de me croire avec respect,

Monsieur,

Votre très humble et obéissant serviteur,

Lépagnez Cadet,

Assesseur à la consulaire de Besançon.