Couret à la STN, 10 juillet 1777

                                                            Orléans, le 10 juillet 1777

Messieurs,

L’homme de Loudun sur le compte duquel vous ne me paraissez pas tout à fait rassurés, ne m’est pas assez connu pour pouvoir vous en donner des nouvelles certaines, mais voici ce que j’en pense en particulier. Vendant beaucoup de livres contraires aux bonnes mœurs, à la religion et au gouvernement, il est rare qu’une délation ne perde pas ces sortes de gens embrassant différentes sortes de commerce. Comme il le fait dans un pays où l’industrie n’est pas fort encouragée et dont les résultats ne peuvent s’étendre au dehors faute de communication, les réflexions que l’on peut faire ne doivent servir qu’à vous précautionner. Nous sommes dans une crise terrible. Tout commerce nous sera probablement interdit avec l’échange par le nouveau code que l’on prépare à la librairie de France. Je vous en instruirai le plus tôt possible, vous priant de croire à mon zèle ainsi qu’aux sentiments avec lesquels j’ai l’honneur d’être, messieurs,

                                                Votre très humble et très obéissant serviteur,

                                                L.P. Couret de Villeneuve, imprimeur du roi.