A Literary Tour de France
16. Rigaud à la STN, 9 mars 1772

 

M.M. de Neuchâtel

                                                                                  Montpellier , le 9 mars 1772

 

Messieurs,

 

Nous recevons votre réponse du 27 février, ce qui nous surprend c’est que répondant à notre dernière lettre, vous ne parlez pas du sixième tome des Questions que nous n’avons jamais reçu et que nous avons cependant réclamé comme il est juste.

Vous avez très bien fait de faire passer pour Lyon quelqu’un de vos messieurs.  Il est certain que si vous n’ouvrez une route que celle de Nice pour nous faire parvenir vos livres, il ne sera plus possible d’y tenir à cause de l’immensité des frais.  La route de Lyon est la plus courte et la moins coûteuse.  Nous verrions avec beaucoup de plaisir l’associé qui viendrait voyager dans nos cantons : c’est la première fois que des livres venant de l’étranger sont entrés par le port de Sète sans difficulté, et quoique nous eussions préparé les voies pour cela, nous avons été extraordinairement surpris de notre succès.  Mais encore un coup, il nous vaut mieux à tous égards la route de Lyon.  M. Cramer y fait bien passer ses marchandises.  Pourquoi ne pourriez-vous pas y faire passes les vôtres. Nous prendrons quelques exemplaires du Voyage de Bougainville, in-octavo, mais c’est avec quelque regret car nous craignons qu’on refusera cette édition à cause du défaut des planches, la suite nous apprendra si notre conjecture est juste.  Nous prendrons pour essai 3 ou 4 Réflexions philosophiques sur le système de la nature, 2 volumes in-octavo par M. Holland.

Nous ferons honneur à la traité de L. 90-1-2 que vous avez fait sur nous en faveur de M.M. J. Deandreis et compagnie de Nice.  Ne nous oubliez pas pour le neuvième tome des Questions et surtout remplacez le huitième que nous n’avons pas encore reçu et à l’occasion duquel nous avons déjà reçu plus d’un reproche.  Nous avons l’honneur d’être avec la plus parfait considération, Messieurs, vos très humbles et très obéissants serviteurs.

                                               Rigaud Pons et comp.

 

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M. Fauche

Nous garderons à votre disposition, Messieurs, ce qui nous reste de la Bible in-octavo d’Ostervald et nous vous ferons compte des exemplaires vendus.  Mais nous avons lieu de croire que cela ira lentement si vous n’en diminuez le prix.  Du reste vous nous trouverez en tout et partout disposés à vous obliger.  Nous avons l’honneur d’être bien sincèrement, Messieurs, vos très humbles et très obéissants serviteurs.

                                               Rigaud Pons et comp.

Date: 
Mon, 03/09/1772