Messiuers de la Société                                                                             Blois, le 15 mai 1777

typographique

Messieurs,

Je ne pouvais répondre à l’honneur de la vôtre 27 du passé que je n’eus terminé définitivement avec Messieurs les Bénédictins de [Pou--] au moment que je me disposais d’aller passer chez eux les fêtes de Pentecôte, le père prieur est venu à Blois et décida hier qu’il prendrait l’exemplaire encyclopédique, que le mois prochain il m’en payerait la moitié et l’autre moitié quelque temps après, je me hâte de vous informer de cette décision. Dès que je l’aura reçue, je vous en ferez remise.

            Comme il me témoigna quelques regrets de m’avoir ci-devant donné sa parole, à cause de celle de Bouillon en 32 volums in 4º, y compris 3 volumes de planches qui reviendra à moitié moins que celle d’Yverdon, je suis obligé de pacifier, quoi que je lui ai fortement représenté l’impossibilité de renfermer en 29 volumes de discours les 48 volumes d’Yverdon sur lesquels il n’y a absolument rien à retrancher, et que 3 volumes de planches ne peuvent suffire à l’intelligence des volumes des discours. Il est toujours vrai de dire que celle-ci fera tort à celle de ses voisins. Il me demanda combien il y aurait de volumes de planches. Je ne pus lui assurer le nombre, je lui dis que je croyais le troisième et le quatrième volumes prêts à expédier.

            Je vous ai demandé plusieurs fois les deux cahiers qui manquent au deuxième volume du premier exemplaire savoir depuis le [folio] 561 jusques et y compris le [folio] 568. Et l’autre cahier de [folio] 745 jusques et y compris le [folio] 752. Ces deux cahiers indispensables [feraient] lacunes qui nous empêchent de relier les 21 premiers volumes que vous nous avez envoyés en feuilles. Ses Messieurs ne veulent payer la reliure des volumes de planches que comme les autres reliures. Les six volumes de supplément, sont on ne peut plus mal reliés.

            Votre précédent envoi pesant 100 [Lb] qui fut arrêté à Besançon a payé L. 33-14- de Besançon à Orléans, ce qui est imposssible et ruineux puisqu’il augmente de plus de 42 sou par volume pendant que le dernier envoi passe par [Jouques], qui pesait 105 [Lb], n’a payé que L. 22-10-, ce qui fait 28 sou par volume différence de plus de L. 12 dont je vous prie de nous tenir compte, et de vous en entendre avec votre commissionaire ou qu’il vous remette son certificat, de ce que la voiture a dû coûter de Besançon à Orléans, afin d’en faire rembourser par le Sieur [Lochon] Lejeune son commissionaire d’Orléans à qui il a adressé ce ballot.

            Si vous aviez deux volumes de planches prêts, je vous prie de me les envoyer. C’est à dire 4 volums, deux pour chaque exemplaire. Je vous prie d’y joindre ce que vous avez de volumes prêts de votre Description des arts et métiers, faisant suite aux 4 premiers volumes que j’ai déjà de cet ouvrage. Je vous prie d’y joindre Bélisaire par M. Marmontel in 8º.

le Code de Catherineaussi in 8º

le Voyageur français20 volumes, in 8º

l’Histoire naturellede M. Valmont de [Bomare] commenté par M. Bertrand, 12 volumes. Si cet ouvrage augmenté depuis peu à Paris par l’auteur est aussi augmenté chez vous, je vous prie d’y joindre les volumes d’augmentation que vous m’enverrez broché ainsi que la Description des arts et ses trois derniers articles.

            J’ai l’honneur d’être avec des sentiments d’estime et d’attachement,

Messieurs                                                            Votre très humble et obéissant serviteur

                                                                        Lair