Lépagnez Cadet libraire à Besançon. Ms. 1174. 

Besançon, le 14 septembre 1779,

Messieurs,

Ayant spéculé sur un très gros nombre du Rousseau de Genève in-4⁰, in-8⁰ et in-12⁰, il ne m’est pas possible sans imprudence de m’exposer d’avantage. Ce dernier format que l’on délivre broché au particulier à 2 livres m’a paru assez bon marché pour que l’on soit un peu hardi sur son compte.

Je pense très avantageusement de L’Histoire universelle. C’est un bon livre, j’en ai placé environ un cent de l’édition de Moutard, et je ne doute pas que je la pousserai à 200. Ainsi donc, vous sentez combien il serait ridicule qu’ayant travaillé cette édition avec ardeur, je vienne en prôner une autre. Cependant je ne renonce pas, mais pour le présent je ne peux m’engager.

Quoique votre édition de vos auteurs classiques ne soit pas de mon genre de commerce, j’en prendrai quelques-un, mais peu. Il en sera de même de l’abbé Coyer jusqu’à ce que je voie que cet ouvrage prenne faveur.

Ayant farci ma petite province de 390 exemplaires de votre Encyclopédie in 4⁰, sans compter ceux des colporteurs, il n’est plus possible de trouver place à aucune. Vous devez être bien comptant. D’ailleurs il ne vous est pas parvenu un reproche, par mes précautions, et pas un quart d’heure de retard dans les payements. J’ai l’honneur d’être très respectueusement,

Messieurs,

Votre très humble serviteur,

Lépagnez  Cadet, 

Libraire à Besançon.