A Literary Tour de France
19. Faivre, 19 janvier 1772, Besançon

Besançon, le 19 janvier 1772

Monsieur,

Je suis à Besançon depuis quinze jours pour terminer mon procès avec les frères et sieurs Charmet pendant mon séjour. De cette ville, je me suis transporté à [mot illisible] où j’ai vu Monsieur Ahis qui m’a demandé si les marchandises arrêtées à Salins étaient à moi. Je lui ai répondu que non, que j’étais pour rien en cela, que cela appartenait à Messieurs de la Société typographique de Neuchâtel. Il a répondu que les livres seront visités et que si c’est de bons livres, ils seront vendus et si c’est de mauvais livres, ils seront brûlés. Ainsi priez Monsieur de Lor, à qui vous donnerez une requête, pour faire passer à Madame de Lor, qui est ici présentement avec Monsieur et Madame Du Peyrou, qui peuvent à eux seuls vous faire rendre cette balle, attendu qu’ils mangent tous les jours à l’intendance. C’est le seul partie que vous avez à prendre au sujet. Je ne peux les réclamer moi-même. Pour ne courir aucun risque, suivez l’avis que je vous donne au sujet. Je viens de m’apercevoir que dans vos Systèmes il se manque à la fin du tome 2 le réquisitoire du procureur général, ce que je désirerais bien avoir pour compléter mes 12 exemplaires que je ne trouve pas à vendre sans cela, n’étant pas conformément à ceux de Monsieur Régnaud. Je désirerais de votre maison, ou société, ou de vous-même, le Système complet comme je vous le marquerai dessus 6 de l’an mille quatre cent quarante [l’an 2440], que vous pourrez remettre à Montandon, messager des Verrières, où je les prendrai dimanche prochain, étant encore ici jusqu’à jeudi, jour que mon procès se jugera.

Je vous en ferai remettre le montant sur Neuchâtel à lettre [ ?vue]. Vous obligerez infiniment celui qui a l’honneur de se dire, Monsieur, votre très humble obéissant serviteur.

Faivre

Mes assurances de respects à Madame Fauche et à votre famille.

Je suis au marché ici pour rendre 50 Systèmes. Si vous avez reçu ces Filles de joies que vous m’avez parlé, ajoutez moi en 2…

L’on a publié l’ordonnance que Lor, la librairie payera L. 20 par quintal et que toute la librairie ira au chambre syndicale.

Je vous prie de dire [à] Madame Fauche que je lui enverrai ce que je lui ai dit. Je ne l’ai pu faire jusqu’à présent à cause de mes occupations.

Date: 
Sun, 01/19/1772