A Literary Tour de France
2. Guillon, 17 décembre 1772, Clairvaux-les-Lacs

Messieurs de la Société Typographique de Neuchâtel

Clairvaux, le 17 décembre 1772

Messieurs,

Je viens de recevoir l’honneur de la chère vôtre datée du 29 du passé, qui m’apprend que vous voulez que je réponde de la marchandise jusqu’à Chalon. C’est ce que je ne peux faire, ne pouvant en répondre que jusque chez nous. Ce serait pour lors à M. Robert à en répondre depuis chez nous jusqu’à la destinée, en vous recommodant avec lui. Pour ce qui est de les faire passer au Brassus, pour votre commodité, ce serait de les adresser à quelques-unes de vos connaissances à Nyon, pour les faire parvenir au Brassus qui n’est qu’à cinq lieues de Nyon, près de la frontière de France, et peut-être je pourrai vous donner autres adresses. Comme M. Robert m’avait fait entendre que vous me rendriez franc les ballots à Nyon, il se trouve aujourd’hui que Messieurs Nicole et Gaillard, à qui vous les aviez adressés, me demandent par une lettre datée du 8 passé pour remboursement de voiture et frais qui est de la somme de L.8. 9.6.. Je ne crois pas être tenu à les payer, espérant que vous leur en tiendrez compte.

Je viens d’écrire à M. Robert pour qu’il vous écrive en conséquence.

Pour quant aux lettres que vous m’écrivez, il faut les adresser par Saint-Claude, passant par Versoix. Vous voyez que les vôtres font retarder beaucoup par Pontarlier. De plus, vous n’avez pas bien mis l’adresse à cette dernière. Je vous avais marqué par ma première de mettre seconde enveloppe, ce que n’avez pas fait, de plus de mettre le nom de Chapuis aubergiste aux Treize Cantons à Clairvaux sur le Dain en Franche-Comté, parce que ne le mettant pas, elles peuvent s’égarer. De même, nos lettres courent et restent quelques fois un mois de plus parce qu’il y a d’autres Clairvaux. Si au cas, vous ne pouvez accepter les propositions telles que j’ai l’honneur de vous faire, je ne laisserai cependant pas dans mes voyages de faire en sorte de vous faire faire un débit de quelques-uns de vos articles. Pour cela, il faudrait que j’en aie une note entière. J’aurais été charmé d’en avoir une, parce que je pars pour Lyon, pour cette foire des Rois, mais je ne crois pas que je puisse recevoir votre réponse devant que de partir. [Note en bas de page : Vous pourrez toujours faire réponse sitôt la présente reçue]. Et suis avec la plus parfaite considération.

Messieurs,                                Votre humble et très obéissant serviteur,

                                                Guillon aîné

Date: 
Thu, 12/17/1772