M. Fauche

                                                                                  Montpellier, le 18 mai 1772

Monsieur,

Nous avons reçu votre lettre du 28 avril.  Nous ne saurions nous charger de votre Bible in-octavo à raison de L. 5.  Nous la prendrons à quatre livres dix sous ainsi que nous vous l’avons déjà marqué et ce sera même pour vous en débarrasser car le format et le caractère ne sont pas goûtés.  Il y en a pour perdre la vue et nous en aurons pour plus de dix ans avant que nous en ayons trouvé le débit.  Nous ne payerons même que les exemplaires comptés car il n’est pas juste que nous vous tenions compte des ceux qui se sont entièrement gâtés dans route et cela par ce défaut de l’emballage.  Il n’y en a que cent en tout en y comprenant même les exemplaires gâtés et nous sommes surpris que vous en demandiez aujourd’hui 108 exemplaires.  Si votre proposition n’est pas de votre goût nous remettrons ce qui vous restera en nous retenant nos frais comme il est juste.  Si vous aviez donné une édition de la Bible sur le format in-quarto, elle aurait été enlevée. Mais l’in-folio est incommode et l’in-octavo est d’un trop menu caractère.  Nous avons l’honneur d’être avec la plus parfait considération Monsieur, vos très humble et très obéissants serviteurs.

                                   Rigaud Pons et comp.

Nous prendrons pour essai 5 ou 6 exemplaires de la Liturgie, in-quarto que vous pouvez joindre à l’envoi que va nous faire la Société de Neuchâtel.