Couret à la STN, 31 mars 1783

                                                            Orléans, le 31 mars 1783

Messieurs,

J’ai reçu votre lettre du 25 courant ainsi que le compte courant montant à L. 262-18-, mais vous observerez, messieurs, que depuis 1778 où j’ai réglé avec votre maison, je n’ai point de connaissance de l’envoi de L. 61-8- et que je n’ai point reçu le Journal helvétique. Revoyez ma lettre s.v.p. du 30 janvier 1778 dans laquelle étaient contenus deux billets, l’un de L. 112 et l’autre de L. 114-10- pour solde de compte. Comme j’ai envoyé le 10 décembre dernier deux effets à MM. de la Société Typographique de Lausanne pour remise de ce que je vous devais, et comme c’est par erreur que ces effets leur ont été livrés, je vous fais passer une traite pour courant de janvier prochain sur ces messieurs. Cette négociation vous sera plus commode. Je joins le surplus sur moi-même qui mettra nos comptes en règle mutuellement. Vous voyez, messieurs, qu’il est de nécessité de retirer votre traite. Les expéditions que vous voudrez bien me faire me seront adressées seules et directement, ne voulant traiter aucunement avec le sieur Letourmy libraire de notre ville. Je vous solderai vos mois à un an de chaque expédition par mon billet et vous prie dans le premier que vous me ferez, de me remettre 1 exemplaire broché des tomes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 des Arts et Métiers, lesquels m’ont été confisqués lors de la réclamation du libraire de Paris.

Comme la chambre syndicale sera sous peu sous ma direction et qu’actuellement j’y ai quelqu’influence, je vous offre les services dont je puis être capable. Soyez assurés de mon zèle et de mon désintéressement, c’est avec ces sentiments que je vous prie de me croire, messieurs,

                                                Votre très humble et très obéissant serviteur,

                                    Couret de Villeneuve, imprimeur du roi, 1^er adjoint de la chambre syndicale.