Bergeret à la STN, 14 février 1784
Bordeaux, le 14 février 1784
Messieurs,
J’ai bien des excuses à vous faire de n’avoir pas répondu aussitôt que je l’aurais désiré aux différentes lettres dont vous m’avez favorisé. Soyez assurés que si je l’avais pu plus tôt, je n’aurais pas tant différé. De tous les objets dont je vois que vous vous occupez, je crois que celui de Voltaire est le meilleur et vous auriez dû me faire passer par quelque voie prompte un bon nombre de prospectus. J’en aurais payé le port avec plaisir. Je vous recommande cet objet et le plus tôt possible, je vous prie. Quant à l’entreprise des Suppléments à l’Encyclopédie, je ne pourrai me charger que de peu d’exemplaires de chaque format, l’édition nouvelle faisant perdre de vue en partie la précédente. À l’égard de l’édition totale de cet ouvrage, je craindrais que vous ne puissiez recueillir un assez grand nombre de souscripteurs pour pouvoir vous déterminer de mettre la main à l’œuvre. Je ne pourrai aussi en consommer que peu d’exemplaire, vu et considéré ceux que j’ai déjà placés. Je prendrai pour essai 12 exemplaires de votre nouvelle édition in-8°, 10 vols., et atlas. Vous avez imprimé ce bon article sur de trop petit papier in-8°. Je sais toute la difficulté que vous éprouvez pour la placer. Si vous voulez en faire l’entrepôt chez moi pour la faire circuler dans tout le royaume et ailleurs, je m’en chargerai avec plaisir. Si vous voulez vous charger aussi de me la faire parvenir à vos périls et risques et m’accorder une honnête commission, dans ce cas vous me donneriez la note de vos meilleurs correspondants que je joindrai aux miens puisque vous pouvez faire entrer vos envois sans courir de risques. Expédiez-moi, je vous prie les articles dont ci-joint la note. J’ai l’honneur d’être parfaitement, messieurs,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Bergeret.
En jetant un coup d’œil, messieurs, sur mon livre, je vois que je n’ai rien arrêté avec votre maison depuis ma lettre du 19 avril 1776, par laquelle je me reconnaissais redevable de L. 132-11-0. Je vois aussi que vous devez me tenir compte de 12 exemplaires d’un journal payé L. 4- l’exemplaire, et que vous m’êtes aussi redevables d’une certaine somme ayant acquitté toutes vos traites. Je vous prie de ne plus tirer que je n’aie réglé pour cet effet. Veuillez m’envoyer votre compte général depuis ladite époque du 19 avril 1776, ayant à cœur de le terminer.
Par une voie prompte que vous adresserez à un ami à Lyon avec recommandation de les faire passer à Chaurou qui me les fera parvenir à peu de frais.