A Literary Tour de France
269. Lépagnez Cadet libraire à Besançon. Ms. 1174.

Lépagnez Cadet libraire à Besançon. Ms. 1174.

Besançon, le 3 septembre 1783,

 

Messieurs,

Je suis seulement arrivé avant-hier du voyage où j’ai eu l’honneur de vous voir à Neuchâtel. Il y a 15 jours que j’ai vu encore M. Mercier en santé à Lyon, à l’exception d’un [cour] de ventre qui lui venait. Je n’ai encore fait que d’écrire depuis mon retour, cependant je vais vous répondre en abrégé à vos différentes lettres.

Le courrier n’a pas voulu se charger du plus gros des trois paquets que nous avons reçus et affranchis jusqu’à Pontarlier, pour lequel vous voudrez bien me débiter de 16 livres 15 sous. Mais il s’est chargé des deux plus petits, et j’ai remis le gros qui parviendra vendredi à Faivre, à qui j’ai mandé de vous l’envoyer en diligence.

 

Vous m’aviez déjà jadis envoyé la copie de la lettre de votre ami de Lyon au sujet des Dictionnaires Géographiques pour lesquels vous me demandez ma promesse. Et j’ai déjà eu l’honneur de vous répondre jadis en me plaignant du tort que cela me fait, que je n’avais jamais accusé la réception de ce ballot, puisque je ne l’avais jamais reçu. Il faut donc soupçonner, que comme nous sommes deux frères, l’on pourrait l’avoir adressé à Lépagnez sans désigner le cadet, ou bien que l’on aurait peut-être remis ce ballot à un autre qui aurait eu une autre destination. Pour moi, je n’ai rien reçu et ne l’attends plus. Faites-vous reproduire ma prétendue lettre, et l’affaire se découvrira sûrement.

Je n’attends point de balles de Paris hors que celle que vous n’annoncez ne soit celle que je vous ai demandée à Neuchâtel. Alors je vous enverrai l’état des frais que ladite balle aura coûté, d’ici à Paris, et de Paris ici, parce que si je vous l’ai commis, je l’aurai fait avant l’entrave au commerce des livres étrangers, qui m’a tant coûté de chagrin et de maux, puisque depuis vous je n’ai osé rentrer ici, le gouvernement me menaçant d’une lettre de cachet ou d’une interdiction pour vous avoir servi.

Il y a plus de 6 mois que je n’ai rien reçu de M. Belin, et n’ai jamais entendu parler de votre Dictionnaire économique.

Mon commis va partir pour Paris, et tacher de parer le coup dont je suis menacé. M. Mercier, à Lyon, a bien voulu me prêter ses secours. Deux balles expédiées de Besançon et la lettre de voiture signée, par commission de Lépagnez Cadet a été envoyée à M. le garde des seaux, et la marchandise saisie. C’est pourquoi j’y suis allé, et ai taché de me justifier depuis là. J’ai déjà payé bien cher ce que j’ai reçu de vous, heureux si j’en suis quitte pour cela.

J’ai l’honneur d’être avec votre respect,

Messieurs,

Votre très humble serviteur

Lépagnez Cadet. 

Booksellers: 
Creator: 
Lépagnez Cadet
Date: 
Wed, 09/03/1783