June 1772           

Neuchâtel

Messieurs de la Société typographique

Messieurs

D’autres circonstances et beaucoup d’affaires et surtout plusieurs voyages que j’ai faits m’ont, non pas fait perdre de vue notre compte, mais forcé d’en suspendre le règlement. Je le fais aujourd’hui et vous remets ci-joint mon billet de L. 147 pour solde jusqu’à ce jour. Je vous prie, Messieurs, de vouloir bien m’en donner Crédit de Conformité. Dorénavant je serai plus exacte à solder nos comptes et à vous fournir mes billets.

Envoyez moi, je vous prie, à lettre vue par Lyon, à l’adresse de Messieurs les frères Ferisse, Libraire Imprimerie, rue Mercière

Si vous croyez que cet ouvrage passe à Lyon, si non [foint]

6 tome 9 séparés des questions premières, suite aux exemplaires précédants, fournis.

Vous voudrez bien, Messieurs, me passer ces ouvrages au plus bas prix et me tenir compte de la moitié des droits d’entrée, ainsi que vous me l’avez promis. Lorsque votre Rousseau (Jean-Jacques) sera fini, vous me ferez plaisir de m’en donner avis, ainsi que de toutes les nouveautés que vous pourrez faire paraître.

Je vous prendrai dans le temps 100 Bible d’Ostervald, nouvelle édition, 2 vols., folo [la Sainte Bible avec les arguments et les réflexions d’Ostervald], si, au prix que vous me l’avez offerte, vous voulez me céder tous les 13ème gratis et si vous voulez n’en pas fournir à d’autres qu’à moi dans nos cantons. Joignez à votre envoi quelques prospectus de la Description des arts et métiers [Descriptions générales des arts et métiers]  et apprenez moi, à peu près, le nombre de volumes qu’aura cet ouvrage et combien vous en délivrerez par an. Faites moi, je vous prie, prompte expédition et croyez moi bien sincèrement

Messieurs                                    Votre très humble et très obéissant serviteur

                                                Par permission de mon père

                                                Gaude et fils

P.S. Il me reste presque toutes vos Réflexions d’un suisse [Réflexions d’un suisse sur cette question : serait-il avantageux aux LL. cantons catholiques d’abolir les ordres réguliers, ou tout au moins de les diminuer ?] et quelques autres articles de votre premier envoi que je n’avais pas demandé, mais ce n’est pas la peine de vous les renvoyer.