M. de la Société typographique de Neuchâtel

                                                                                  Montpellier, le 10 septembre, 1770

Messieurs,

Il ne nous a pas été possible de répondre plus tôt qu’aujourd’hui à la lettre que vous nous aviez fait l’honneur de nos écrire le 22 août dernier.  Nous sommes à votre égard dans les meilleures dispositions du monde mais vous nous permettrez de considérer qu’il y convient d’aller doucement lorsqu’on commence et que d’ailleurs nous ne pouvons nous engager que pour les objets dont le débit pourra avoir lieu dans nos cantons.  Car vous savez aussi bien que nous que tels ouvrages qui sont bons pour un pays et ne le sont pas pour un autre.  Ce sera donc à offrir et à nous et à nous décider sur les offres que vous nous aurez faites.

Nous aurions souhaité par exemplaire que M. de Voltaire eut donné sur le champ et non à diverses reprises ses Questions sur l’Encyclopédie.  Son nom est assez célèbre sans qu’il fut nécessaire qu’il tentât le goût du public par un article qui ne contiendra d’êtes vous que 2 feuilles sur le format in-8˚ et qui deviendra inutile pour les particuliers qui achèteront dans la suite l’ouvrage entier.  Cependant pour commencer avec vous,  nous en prendrons cinquante exemplaires avec trente à quarante Londres, 3 volumes, in-8˚, et comme ces deux ouvrages pourraient bien souffrir quelque difficulté à la Chambre syndicale de Lyon, il faudra s’il vous plaît les expédier par la voie de Nice, et Marseille en observant l’adresse et le ballot à M. Joseph Colomb, négociant à Marseille.

Nous n’avons pas besoin dans le moment présent des autres ouvrages dont vous nous donnez la liste.  Nous avons l’honneur d’être avec toute la considération possible, Messieurs, vos très humbles et très obéissants serviteurs.

                                               Rigaud Pons.  Comp.