M. de la Société De Neuchâtel

Lyon, le 24 septembre 1779

Messieurs,

Nous sommes sans réponse aux lettres qu’avons eu l’honneur de vous écrire. En conscience, nous sommes obligés de vous dire que vous avez chargé ces Messieurs Brun [et] Darnal d’une opération qu’ils n’entendaient pas, et avec la meilleure volonté, ils se font de la mauvaise besogne. Ces messieurs ont chargé une femme de brocher vos 8,000 volumes, et cette femme se sert d’une quantité de personnes, entre autres de plusieurs enfants, qui n’entendent rien à cet ouvrage, et comme qu’il en soit, vous serez obligés, si vous voulez être sûrs que vois volumes sont complets, de les faire collationner étant brochés. Depuis deux jours, ces messieurs ont entreposé dans nos magasins huit fardeaux venant de Paris. Ils viennent de nous dire que vous veniez de leur donner des ordres pour les faire brocher. En conséquence, ils les feront porter chez le brocheur.

Nous sommes toujours à l’attente du ballot que Messieurs Gaude de Nîmes doivent nous envoyer. Nous avons l’honneur d’être très sincèrement,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                   Revol et compagnie