Pontarlier, le 2 août 1777

Messieurs,

J’ai toujours oublié de vous renvoyer ces Questions sur l’Encyclopédie. Je viens de remettre l’exemplaire en un petit paquet à Monsieur Pion commissionnaire pour vous le faire parvenir.

Vous avez dû voir Monsieur Lepagnez cadet de Besançon avec le sieur Chabon son compagnon de voyage. Monsieur Lepagnez vous aura instruit à son passage de la façon avec laquelle considérant libraire à Salins [conte vous-même ?] Monsieur Bousson subdélégué de notre ville vient de m’en parler. Il m’a dit que votre plus courte partie était de la signer à sa justice et j’ai appris à Salins de ces jours passés que l’Encyclopédie que vous lui aviez envoyée avait été rendue, et qu’il en avait livré lui-même un autre exemplaire pour remplacer la vôtre. Si cela est, après une recherche exacte et secrète, il sera condamné à vous payer votre Encyclopédie et je vous donnerai le nom de celui qui m’a dit cela, qui ne veut être compromis en rien que sous le secret vis à vis de lui. Il fera cela pour vous obliger.

J’ai appris à Genève, dans un voyage que je viens de faire, que vous êtes intéressé pour L. 1000 exemplaires de l’Encyclopédie qui s’impriment à Genève chez Monsieur Pellet. Comme je trouve à en placer quelques exemplaires, dites-moi en réponse quelle remise vous faîtes au libraire sur le prix de la souscription et le 13 exemplaire gratis. En conséquence je m’adresserai à vous, ou à Messieurs Bassompierre et Nouffer de Genève, ou à Monsieur Duplain de Lyon. En attendant l’honneur de votre réponse, je suis très sincèrement, Messieurs, votre très humble obéissant serviteur.

Faivre, libraire.

Ne me compromettez en rien sur ce que je vous écris de considérant. Je vous donnerai de plus amples informations de ce que je vous mande ci-dessus dans peu.