Besançon le 16 août 1782

L'absence de M. Charmet, et son retour que je croyais très prochain ont été la cause, Monsieur, du retard que j'ai mis à vous répondre.  J'ai pris les informations que vous demandez, pour obtenir la permission des mariages catholiques et protestants.  Ces permissions ne s'accordent pas, par l'évêque diocesain, il faut s'adresser au nonce du pape qui fait sa résidence à Paris, et il ne les réfuse pas .

            Voilà Monsieur ce que l'on m'a assuré, en me citant plusieurs personnes qui avait réussi par ce moyen.

            J'ai reçu ces jours derniers une lettre de votre maison à laquelle je vais répondre de suite pour lui éviter les frais.

            Je désirerais recevoir promptement Les Liaisons dangereuses, 13 pour 12 exemplaires, vos messieurs ne m'en ont pas dit le prix.  Comme les frais pour ce petit objet serait trop considérable, ne serait-il pas possible que vous y joignassiez quelques articles, insérés dans un petit catalogue que j'ai reçu de M. Fauche fils aîné et compagnie: n'ayant encore aucun compte avec eux et ne pouvant en commencer un en l'absence de mon mari, je vous prévois donc, si cela se peut de m'expédier le plus promptement possible:

13 pour 12 Les Liaisons dangereuses

3 Pièces intéressantes pour servir à l'hisotire

3 Quinzaines anglaises, duodecimo 3 vol.

3 Solitaire du Mont Jura, duodecimo

2 Dernier voyage de Cook, octavo, de M. Fauche

6 L'Espion dévalisé, octavo

6 Des lettres de cachet

6 Ma Conversion

Quant au prospectus, au retour de M. Charmet il vous répondra lui-même sur cet objet.

J'ai recu le dernier envoi que vous nous avez fait, qui se toruve conforme à la facture.  Je crois que vous avez fait une erreur pour le prix des Lettres d'Henriette Gershenfeld que vous portez à L. 4 sur votre facture et L. 5-10- sur votre catalogue.  J'avais trouvé le prix très cher vu le nombre de feuilles, mais j'ai été bien plus étonnée de voir le même article annoncé de la Société typographique de Berne à L. 2-15-, annoncé comme le votre avec des figures en toutes douces, vous jugez bien, Messieurs, qu'une différence aussi considérable sur cet objet, ne peut que nous nuire, en donnant la facilité à nos confrères de vendre cet ouvrage à trente sous de moins par exemplaire.

J'ai l'honneur d'être avec considération,

Monsieur,

Votre très humble et très obéissante servante

F. Charmet libraire