A Literary Tour de France
47. 432 Mossy to the STN, June 18 1784

A Marseille le 18 juin 1784

MM de la Société typographique

de Neuchatel

 

 

 

Messieurs,

 

            En réponse à la chère votre du 8 du courant, qui me touche extraordinairement, je vous dirai que, malgré tout ce que vous me dîtes, je ne puis plus reprendre les livres que j'ai une fois donnés.  De vous dire que le livre que je vous ai donné soit tout à fait nouveau, je ne puis le dire, mais ce livre est très propre au commerce des pays qu'il indique.  D'ailleurs le prix auquel je vous l'ai [laissé] est très bas, vu le nombre de figures et de cartesqui y sont; cependant, Messieurs, afin de vous montrer combien je suis porté à avoir des égards pour vous, vous m'envoyez mille livres [et] les articles que je vous ai demandés et nous ne parlerons plus de cette malheureuse affaire.  Si je vous renvoyais tous vos articles que je ne vends pas, cela formerait des affaires sans fin.  Le rabais que je vous fais de L. 220 est assez conséquent.

            Il n'est pas douteux que cette affaire fait tort à es demandes qui seraient plus fortes et plus conséquentes.  Si la proposition que je vous fais est accepté, comme elle doit l'être, vous pourrez mettre dans la balle que vous m'expédierez votre catalogue; et j'y ferai un choix de nouveautés que vous aurez et à l'argent; mais un obstacle assez fort, c'est le passage de Lyon.  Il y a bien celui de Turin; mais je ne sais si à Turin on profite de l'embarras de Lyon, c'est que l'un exige une douane, quoique la balle soit accompagné, d'un acquit à caution.  Au reste, si vous m'envoyer par les suites par voie de Turin, ce sera francò de port jusqu'au dit Turin.  Je ne sais que trop que les obstacles de Lyn font un tort immense à votre commerce, mais il faut espérer que cet embargo ne subsistera pas toujours.  Je crois que ce sont quelques libelles qui attaquaient des personnes en place qui y ont donné lieu.  Je ne doute pas que vous ne travailliez à faire diminuer cette rigeur.  Vous [serez] donc agréable de ne pas me renvoyer mes Traités du commerce, et nous resterons bons amis.  Je vous prie donc de remplir ma commission du 8 mars dernier, pour la somme de L. 1000 à quoi je réduis cette maudite affaire.

            Vous devez sentir que des articles demandés par trois ou quatre lettres différebts, ne sont pas des ouvrages à renvoyer.  Vous pourrez en diminuer le prix, et surement vous vous en déférez avec le temps; car notre commerce en est logé là.  Si je renvoyais tout ce qui me reste dans mes magasins, parce uqe je ne le vends pas, je ferai terriblement de balles.

            J'attends sur le [          ] l'honneur de votre réponse.  Et nous ferons la paix qui sera toute à votre avantage par les demandes que je ferai à l'argent par les suites.  J'ai l'honneur d'être très parafitement

                        Messieurs,

Votre très humble et très

obéissant serviteur

J Mossy

 

Date: 
Fri, 06/18/1784