A Literary Tour de France
48. Revol, 24 avril 1780, Lyon

Messieurs de la Société À Paris

Lyon, le 24 avril 1780

Messieurs,

D’après les ordres que nous aviez donnés par votre lettre du 13 qui étaient d’expédier sans aucun risque à M. Perregaux, malgré les objections que nous avions faites sur cet objet. Nous en avons fait expédition le 22 par Louis Ridet, voiturier du comtat d’Avignon pour rendre en vingt jours à L.8-10 du cent pesant avec remboursement de L.40 pour nos frais d’emballage, plateaux et corde, en quatre balles marquées MP n°1, 2, 3, 4 contenant 3 exemplaires chaque. Dans celle n°4, nous y avons joint 12 explications des planches pour les 3 volumes. Quoique vous ne nous les ayez pas demandés, nous présumons qu’ils vous sont nécessaires pour les 12 exemplaires de planches qu’avez retenus, le tout à l’adresse de M. Perregaux, banquier à Paris.

                  Nous recevons dans ce moment l’honneur de la chère, mais il n’est plus temps de retenir le voiturier qui est parti depuis 2 jours. Nous allons écrire à un de nos amis à Dijon en lui envoyant une lettre de voiture à l’adresse de M. Panckoucke. Cet ami fera tout pour nous obliger. Mais pour plus grande sûreté, il faut vous informer des endroits où s’arrêtent (note : à l’entrée de Paris) les voituriers venant de Lyon par Dijon ; s’informer des commissionnaires qui font la recette des voituriers ; et demander celui qui fait celle de Ridet, voiturier du comtat, qui doit arriver à Paris du 6 au 8 du prochain. D’après ces informations, on vous préviendra de l’arrivée du voiturier, et vous pourrez, avant qu’il entre à Paris, changer l’adresse de la lettre de voiture, en mettant Panckoucke, libraire, au lieu de Perregaux, banquier.

                  Nous ne pouvons prendre d’autres précautions. Nous avons fait collationner tous les volumes qu’avons en magasin, ainsi que ceux que venons d’expédier. Nous y avons trouvé une quantité de volumes défectueux, les uns partie d’un volume et partie d’un autre. Beaucoup de volumes étiquetés les uns pour les autres, ce qui fait que toutes les notes que vous avons données, et tous les rencontres que votre maison nous a envoyés ne sont pas justes.

                  De toute nécessité, il faut que votre maison, après avoir fait collationner tous les exemplaires qu’avez dans vos magasins, nous envoie une note des volumes qu’ils vous manquent pour vous compléter, et qu’elle nous envoie aussi tous les volumes qu’ils ont de trop. Lorsque nous les aurons reçus, nous vous ferons délivrer vos défets et tous les volumes qui vous manquent. Sans cela, vous ne finirez jamais rien. La maison Duplain s’obstine à ne point vous compléter, ni à vous donner vos défets que vous ne la complétiez ces 31 exemplaires, et vous ne pouvez le faire qu’en nous envoyant les volumes qu’avez de trop. Ces Messieurs ont beaucoup de feuilles à refaire. Ils ne peuvent rien entreprendre que leur ayez envoyé les volumes qu’avez de trop.

                  Nous sommes ici vos représentants, et plus à même de terminer. Conformez-vous à nos demandes. Nous vous répondons de vous faire compléter, et lorsque nous aurez envoyé ces volumes, nous ne les délivrerons qu’autant que vous serez complets ainsi que nous. C’est sur quoi vous pouvez compter, ainsi que sur le parfait attachement avec lequel nous avons l’honneur d’être,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie.

Date: 
Mon, 04/24/1780