A Literary Tour de France
49. Revol, 28 avril 1780, Lyon

Messieurs de la Société À Paris

Lyon, le 28 avril 1780

Messieurs,

L’honneur de la chère vôtre du 23 est pour nous des plus satisfaisantes. La chaleur que nous avons mis dans nos dernières ne parvenait que des reproches que nous faisiez dans vos missives, où nos trouvions bien étrange que, mettant tous nos soins à vous servir avec zèle et avec attachement, vous vouliez nous rendre responsables de la faute des autres et d’un événement que n’avons pu prévoir.

                  Nous attendons avec empressement le relâchement des balles saisies pour ensuivre vos ordres. Nous ne doutons point que si l’on rend les vôtres, on rendra les autres, attendu qu’elles ne contiennent que des bons livres, quoique contrefaits. Mais il n’en a pas été fait mention dans le procès verbal, ainsi que l’avez pu voir. C’est pourquoi vous avions marqué de ne point faire mention du contenu de vos balles de crainte de nous compromettre, et nos syndics, qui ont cherché à vous obliger.

                  Nous avons fait collationner tous vos volumes et nous en avons trouvé quantité d’imparfaits. D’après le rencontre que nous avez envoyé, nous voyons qu’il sera très facile de terminer avec M. Duplain. Nous sommes d’accord avec ce dernier. Il reprend tous les volumes que nous trouvons imparfaits et nous les complète. Il en fera de même de ceux qu’avez à Neuchâtel. Mais on ne peut rien terminer que votre maison nous ait envoyé les volumes qu’elle a de trop, et qu’elle nous donne la note de ceux qui vous manquent. Sitôt la réception des uns, vous ferons expédition des autres, ainsi que des défets dont nous avez envoyé la note, desquels on travaille à refaire les feuilles qui manquent en partie.

                  Vous pouvez en toute sûreté vous en rapporter à nous pour cet objet. Nous vous répondons de tout, et nous ne livrerons point les volumes que nous enverrez qui doivent compléter les 31 exemplaires que vous n’ayez reçu ceux qui vous manquent, en un mot, que vous ne soyez entièrement complets de tous vos nombres. Sans cette formalité, vous ne finirez jamais rien.

                  Nous avons examiné de nouveau toute votre correspondance, et nous n’y avons point trouvé de note pour Rouen, à l’exception de celle que nous avez donnée par la chère vôtre du 13 courant. Vous aviez dit à notre commis que vous aviez deux exemplaires pour Genève. Nous attendons la destination pour en faire expédition.

                  Nous faisons emballer les 10 exemplaires pour Rouen et en allons faire expédition suivant vos ordres.

                  Nous vous renouvelons notre attachement et vous pouvez compter que nous nous ferons une loi de suivre ponctuellement vos ordres. C’est dans ces sentiments que vous prions de nous croire sans nulle réserve,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie.

Date: 
Fri, 04/28/1780