Orléans, ce 10 février 1773
Messieurs,
Il est fâcheux pour moi de ne pas trouver les moyens de lier correspondance avec vous. La manière honnête avec laquelle vous me faites part de vos désirs à ce sujet, me mettrait dans le cas de faire l’impossible à cet égard. Il ne m’est pas possible d’accepter vos offres, notre pays étant sans débouché et ne pouvant guère nous soustraire aux vigilantes incursions [lacune] libraires de Paris pour empêcher le débit et les cours des contrefaçons quelque esprit commerçant et négociateur qu’on ait pour l’exportation des livres, tout en général arrête nos spéculations. Cependant, messieurs, si vous pouvez m’envoyer:
[En note :] Adresser la balle à MM. Carmaignac et Perrin, commissionnaires à Lyon. Si elle peut y passer de Lyon, ici la route est libre.
Joindre au ballot un catalogue. Une prompte expédition, s.v.p.
Voilà messieurs ce que je vous prendrai à argent terme ordinaire. Je chercherai toutes les occasions qui me procureront les moyens de vous assurer au moins avec fruit combien je suis avec la plus respectueuse estime, messieurs,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Couret de Villeneuve fils, libraire imprimeur du roi.