A Literary Tour de France
5. Revol, 2 août 1778, Lyon

M. de la Société de Neuchâtel

Lyon, le 2 août 1778

                  Messieurs,

Il nous semble par votre lettre que vous n’étiez pas entièrement satisfaits de ce que nous avons dit à M. Favarger votre voyageur. Cependant, il ne nous serait pas possible de vous donner d’autres renseignements.

                  Nous avons l’honneur de vous préciser, Messieurs, que nous ne faisons pas usage de fraude, et que, si nous prêtons quelquefois les mains pour favoriser nos amis, ce n’est qu’autant que nous avons leur sincère confiance, et qu’ils s’en rapportent entièrement à nous en se conformant aux ordres que nous leur donnons.

                  Vous nous avez annoncé depuis deux mois un ballot pour M. Bergeret de Bordeaux, qui nous en fait demande. Vous nous avez aussi annoncé deux balles S n° 65. 66.. Nous avons écrit en conséquence à Messieurs Meuron Philipin suivant vos ordres et en présence de votre voyageur. Depuis ce temps, point de nouvelles, ni des uns, ni des autres. Si nous les eussions reçues, vous auriez su notre manière d’opérer.

                  Une fois que nous aurons reçu ce que vous dîtes nous avoir expédié, en nous donnant la destination des balles qu’aurez à nous expédier, nous vous donnerons les renseignements convenables. Jusqu’à présent, attendez que nous ayons reçu les unes pour nous parler des autres.

                  Pour ce qui concerne la balle S n°2que voulez expédier à M. Pion, nous vous déclarons net que nous ne pouvons nous en charger attendu que vous la destinez pour notre ville, et que nous nous garderons bien de faire soupçonner à M. Rosset, un des syndics de notre Chambre, que nous avons des moyens pour la soustraire à ses yeux.

                  Sitôt la réception de ce que vous dîtes nous avoir expédié, nous aurons l’honneur de vous en aviser. Tout va bien si Messieurs Meuron et Philipin, de concert avec M. Pion, suivent les ordres que leur avons donnés. N’attendez pas jusqu’à ce temps d’autres renseignements, et croyez que si vos intentions sont de vous servir de nous seulement pour vos contrefaçons, et que vous adressiez vos originaux à M. Claudetpour lors, vous pouvez être persuadés, Messieurs, qu’il serait inutile de nous accabler de port de lettres. Nous vous parlons de la sorte parce que nous avons des raisons légitimes, et nous avons l’honneur d’être très sincèrement vos affectionnés serviteurs,

                  Messieurs,                                                                                        Revol et compagnie

Locations: 
Date: 
Sun, 08/02/1778