Montpellier, le 9 novembre, 1770

Messieurs,

Nous recevons votre lettre du 30 octobre.  Nous sommes surpris de ce qu’elle ne nous apprend pas positivement l’expédition des 3 premiers volumes des Questions sur l’Encyclopédie.  Cela est d’autant plus fâcheux pour nous que par une lettre que nous reçûmes hier de Genève.  M. Cramer nous apprend qu’il en a expédié pour un de nos confrères et qu’il est étonné que nous ne lui en ayons point connu.  Nous avons cru en nous adressant à vous directement d’obtenir un meilleur marché et une plus prompte expédition et nous voyons avec un regret infini que nous n’avons pas réussi dans ce dernier point qui est pourtant bien essentiel.  Ayez la bonté de réparer ce délai dès la réception de notre lettre et si Londres n’est pas prêt, réservez l’envoi une autre occasion : nous prendrons pour essai deux Bibles d’Ostervald en 2 volumes, grand format, in-8˚ et nous attendrons patiemment la réimpression de l’in-folio pour en faire notre petite provision.  Nous prendrons aussi pour essai deux exemplaires de l’Histoire de France de Velly, etc., 20 volumes, in-12˚, et nous nous déciderons pour un plus grand nombre si l’exécution de l’ouvrage est à la satisfaction du public.  Nous vous remercions des autres ouvrages de piété que vous nous offrez, nous ne touchons point à cette branche de commerce.  Nous avons l’honneur d’être avec toute la considération possible, Messieurs, vos très humbles et très obéissants serviteurs.

                                               Rigaud Pons.  Comp.

Au nom de dieu ne différez plus d’un instant l’expédition des 3 premiers volumes des Questions.  Vous les ferez passer par Nice en observant d’adresser le ballot à M. Joseph Colomb, négociant à Marseille, ainsi que vous nous vous l’avons déjà marqué.