MM. de Neuchâtel À Paris

Lyon, le 8 mai 1780

Messieurs,

Nous voyons par l’honneur de la chère vôtre du 2 qu’avez donné ordre à votre maison de nous expédier les volumes qu’avez de trop, et de nous envoyer au juste la note de ceux qui vous manquent pour vous compléter. Pour la note de vos défets, nous l’avons reçue, ce qui est bien. Vous pouvez être très tranquilles sur cet objet. Soyez persuadés, Messieurs, que lorsqu’aurons reçu ces volumes, nous ne serons pas assez dupes pour les livrer à MM. Duplain sans qu’auparavant vous ne soyez entièrement complets, tant des volumes qui vous manquent que de vos défets.

                  Nous connaissons trop bien cette maison et ses manœuvres pour nous fier à leurs paroles, c’est vous en dire assez. Et si notre Sieur Revol se fut trouvé à Lyon, il vous aurait épargné à cet égard bien des embarras, et peut-être auriez eu plus de profits. Il était de leur intérêt de le tenir éloigné pendant votre séjour à Lyon. Pour nous, si nous ne voulons pas être leurs dupes, nous serons obligés, ainsi que l’avez fait, d’avoir recours à la justice, ce qui ne leur fera pas honneur. C’est de quoi ils se soucient fort peu, pourvu que leurs intérêts s’y trouvent. D’après ce que vous disons, jugez Messieurs, si vous pouvez vous en rapporter à nous pour vos Encyclopédies, et si nous serons assez sots pour nous en rapporter à leurs promesses.

                  Il sera bien que vous soigniez l’arrivée de vos balles à Paris, et lorsqu’elles seront en douane, en cas que ne les ayez pu faire retenir, d’en faire changer la consigne, et les faire mettre sous le nom de Panckoucke.

                  Nous avons expédié vos 10 exemplaires à Rouen, suivant vos ordres et sans les marquis que nous avez désignés.

                  Nous sommes très impatients d’apprendre le résultat de vos demandes à l’égard de vos balles saisies. Nous espérons qu’elles…

[N.B. Le reste ne la lettre ne figure pas dans la liasse de photocopies.]