A Literary Tour de France
57. Revol, 10 juin 1780, Lyon

MM de la Société À Neuchâtel

Lyon, le 10 juin 1780

Messieurs,

Depuis l’honneur de la chère vôtre du 16, nous sommes sans nouvelles de votre part et sans réponse à nos lettres des 19, 20 et 24 derniers. Nous ne savons à quoi attribuer un pareil silence qui ne peut que vous devenir préjudiciable, attendu que nous avons reçu, et que Pion nous avise, sans nous dire de qui vient l’envoi, quantité de balles, desquelles nous ignorons le contenu, pour pouvoir prendre les précautions nécessaires.

                  Nous nous trouvons fort embarrassés. Si ce sont des livres qui ne craignent rien à la Chambre, nous ferons des frais pour les soustraire, qui sont inutiles. Voici la note de celles qu’avons reçues et que nous soupçonnons être de vos envois : S n°175, 176, 177, trois balles S 1280 sans aucun avis

Balles qui sont en route d’envoi de Pion :

{MD 469  S 180

{GG 172   Smt 230       } deux balles sans avis et sans destinations

IG 159 1caisse pour Gervais à Ganges

B 161 1ballot pour Madame de Lanoue à Versailles

TL 167 1 ballot pour [Testard] à Ganges

Vous voyez que nous avons la destination de ces trois derniers. En conséquence, nous y ferons le nécessaire lorsqu’elles seront arrivées. Pour les 5 autres, marquez-nous de suite si elles viennent de vous et à qui vous les destinez et s’il y a des précautions à prendre.

                  Par votre dernière du 17, vous nous marquez qu’entre les balles que nous avez ci-devant avisées, vous nous en adressez une qui ne contient que des Bibles pour Madame de Lanoue à Versailles. Vous avez oublié sur votre lettre de nous donner la marque et le numéro, vous l’avez laissé en blanc.

                  Nous sommes sans nouvelles aussi de Paris relativement à vos balles saisies. Il serait bien que votre ami y tienne la main.

                  Vous nous obligerez de nous accuser la réception de notre compte que nous avez demandé avec tant d’insistance. Nous attendons aussi avec impatience les volumes qu’avez de trop et la note de ceux qui vous manquent pour vous compléter. Nous aurons soin aussi de vous faire compléter ceux qui doivent nous rester et de vous faire tenir vos défets. Reposez-vous sur nous pour terminer cette affaire. Vous avions prié par notre dernière de nous marquer combien M. Duplain vous a passé en compte les entrepôts d’Encyclopédie. C’est un service que vous nous rendez et donc vous aurions une obligation infinie. Nous attendons prompte réponse au reçu de la présente, et vous prions de nous croire avec un sincère attachement,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie

Book Titles: 
Date: 
Sat, 06/10/1780