A Literary Tour de France
6. Revol, 13 août 1778, Lyon

M. de la Société Typographique À Neuchâtel

Lyon, le 13 août 1778

                  Messieurs,

Nous venons de recevoir à l’instant l’honneur de la chère vôtre du 8. En réponse, nous aurons celui de vous prévenir qu’il n’est pas possible de pouvoir travailler de concert avec vous attendu la négligence de M. Pion de Pontarlier. Il est honteux que, depuis deux mois qu’il a gardé dans les magasins le ballot BL pour M. Bergeret, il nous l’expédie après ce temps sans se conformer aux ordres qu’il a reçus. Il a remis ce ballot au voiturier sans lui donner aucune recommandation et sans nous aviser, et ce ballot a été conduit à notre douane de Saint Clair, qui l’ont envoyé à la Chambre où il a été saisi. Il n’a pas été en notre pouvoir d’éviter cet accident. Nous venons de lui en faire de vives reproches en lui recommandant de nouveau de ne pas agir de même pour les 2 balles S 65. 66. parce qu’elles subiraient le même sort, et, en même temps, des ordres fort simples qui sont très faciles à exécuter car il n’est question que de recommander au voiturier, pour plus de facilité, d’entreposer ces balles chez M. Boutarry,aubergiste à une demi-lieue du faubourg Saint Clair, de nous apporter les lettres de voiture et l’acquit. Nous lui avons marqué que nous aurions soin de lui renvoyer l’acquit en règle et que s’il avait quelque crainte à cet égard, nous lui répondions de tout événement.

                  Ce sont les ordres que nous leur avons donnés dans le temps. Vous devez juger, Messieurs, qu’il n’est pas besoin de si grande intelligence, ainsi que ces Messieurs vous démarquent, pour s’y conformer.

                  Nous espérons que ce ballot vous sera renvoyé par notre Chambre. C’est ce quoi nous travaillions fortement par le premier ordinaire, vous en aviserai. Tout ce que vous destinez pour passer au-delà de notre ville, nous nous en chargerons pourvu qu’on se conforme aux ordres que vous donnons, qui seront les mêmes pour toutes les villes quelconques, tels que nous venons de vous les désigner.

                  À l’égard de la dernière balle, nous ne pouvons nous charger que de celle de M. Malherbe, ne voulant d’aucune façon nous compromettre ni nous faire soupçonner par aucun libraire de notre ville, et, suivant la conversation que nous avons eue avec le Sieur Flandin, il paraît que vous pourriez lui les adresser en droiture.

                  Nous vous sommes obligés de toute votre honnêteté. Si nous pouvions agir seuls, vous pourriez être persuadés que nous vous serions garantis de tout événement. Néanmoins, nous ferons toujours de notre mieux pour vous procurer que les intérêts de ceux qui nous honorent de leur confiance nous sont aussi chers que les nôtres, et croyez-nous très sincèrement vos affectionnés serviteurs,

                  Messieurs,                                                                                        Revol et compagnie

Date: 
Thu, 08/13/1778