A Literary Tour de France
60. Revol, 9 juillet 1780, Lyon

La Société Neuchâtel

Lyon, le 9 juillet 1780

Messieurs,

Nous sommes toujours à l’attente de vos balles Encyclopédie, ainsi que de celles dont nous avez avisé. Nous ne savons pas que penser d’un pareil retard. Vous nous marquez par l’honneur de la votre du 28 que vous avez écrit à Pion de Pontarlier de retenir les balles 200 et 201 pour satisfaire au contenu de notre lettre du 24. Il y a apparence que nous avez pas compris. Nous vous avions prié de le retenir en route, attendu que vous ne nous en donniez point la destination et que nous préférions que les dites balles restent en route de préférence qu’en entrepôt dans nos magasins. Mais puisque nous en donnez la destination, il est inutile de les retenir en route. Soyez tranquilles sur leur sort, lorsque nous les aurons reçues.

                  L’article qui vous fait peine relativement aux défets que pouvez demander et que vous avons dit que vous ferions fournir pendant la concurrence de deux ou trois mois. Voilà le fait. MM. Duplain et compagnie font faire une circulaire par laquelle ils préviennent leurs souscripteurs qu’ils aient à examiner les exemplaires qu’ils ont reçus, savoir s’il ne manque rien. Ils leur donnent trois mois, temps suffisant selon lui, pour relancer les défets. Passé ce temps, il prévient qu’il n’en fournira plus. Ainsi, voilà, Messieurs, ce qui nous a engagé à vous écrire de la sorte, attendu que vous serez forcés d’en passer, comme les autres.

                  Vous nous mandez de vous donner des renseignements sur les facultés de la maison des frères Gauthier. Nous ne les connaissons nullement, que pour leur avoir expédié depuis quelque temps beaucoup de marchandise. Tout ce que nous pouvons vous marquer, c’est qu’ils ont quelque confiance des libraires de notre ville. Nous en prendrons de plus amples informations, et vous en instruirons de suite.

                  À la réception de la chère vôtre du 2 courant, nous avions déjà expédié sur les ordres que nous en avait donné M. Bosset Deluse un exemplaire à M. [Pourpardin] à Orléans. Sans poser de jour, il le recevra. M. Cellier nous a dit qu’il était convenu, avec MM. Ostervald et Bosset étant à Lyon, qu’il s’en chargerait point pour son compte des années 1777, 1778 du Journal helvétique, que c’était un accord fait avec ces Messieurs. Il ne diffère point de payer les souscriptions de 1780. Nous attendons vos ordres en conséquence. Le 16 mars 1779, vous avons expédié une balle par l’entremise de Pion de Pontarlier marquée MF Snt 110 d’envoi de Chaurou de Toulouse, sur laquelle vous avions débité pour nos peines de la somme de L.21. Nous venons d’apprendre que cette balle n’est point pour votre compte et qu’elle est pour M. Fauche de votre ville, à qui vous prions très instamment la lui remettre en vous faisant rembourser seulement les frais de voiture de Lyon à Pontarlier et de Pontarlier à Neuchâtel. Vous avons crédité des L.21 dont vous étiez débiteurs sur notre compte. Nous exigerons cette complaisance de votre part, et vous prions de nous croire avec un sincère attachement,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie

Date: 
Sun, 07/09/1780