A Literary Tour de France
61. Revol, 16 juillet 1780, Lyon

MM. de la Société De Neuchâtel

Lyon, le 16 juillet 1780

Messieurs, Nous avons reçu seulement hier, 15 courant, ensemble 8 balles de votre envoi, à savoir :

{LL 200

{FP 201 

{CC 210 }      Ces trois pièces sont expédiées aujourd’hui à un ami de Villeneuve-Saint-Georges pour ensuivre les ordres de Monsieur l’abbé Bertin aumônier de Monsieur à Brunoy, à qui nous avons avisé de l’expédition et du jour de l’arrivée des 3 pièces.

PR 197 expédié à M. Alphonse Petit à Reims

FF 205 à M. Dalesmes, imprimeur du clergé à Limoges.

Ces trois colis sont en route d’aujourd’hui pour leurs destinations. Elles n’éprouveront aucun retard et seront rendues avec précaution. Nous avons aussi trouvé les volumes que nous annoncez par votre note. Nous allons de suite, d’accord avec M. Duplain, travailler cette semaine à vous compléter ainsi que nous. Marquez-nous de suite par le premier courrier s’il faut vous faire brocher les volumes que réclamez de M. Duplain, c’est-à-dire ceux qui vous manquent pour vous compléter, ou si vous les expédierons en feuilles. Si nous les ferons collationner, il conviendrait mieux que les fassiez collationner chez vous. Cela vous ferait moins de frais et nous aurons soin de vous procurer les défets qui vous manquerons. Nous attendons votre réponse à ces objections et ferons pour le mieux.

                  Vous prévenons que le relâchement de vos balles saisies est enfin arrivé, et qu’on nous les délivrera cette semaine. Il serait à propos, Messieurs, que nous envoyiez la facture de chaque balle pour que nous puissions les emballer séparément et ne point faire de confusion, attendu que lors de la saisie, elles ont été toutes déballées et confondues ensemble.

                  Vous avons prévenu dans le temps que sur les neufs balles qui nous ont été saisies ensemble, nos syndics et inspecteurs en avaient soustrait la valeur de deux ballots ne contenant que des livres prohibés. Nous ignorons ainsi qu’eux dans quelles ils ont été pris.

                  Ce ne fut alors que par nos prières et pour nous obliger qu’ils prirent le parti de défalquer sur le total des neuf balles deux ballots de mauvais livres qu’ils déclarèrent dans leur saisie avoir trouvées. Sans cette précaution, jamais n’auriez obtenu le relâchement de vos balles, car depuis plus d’une année, Monsieur le Garde des Sceaux avait ordonné de mettre au pilon les mauvais et de vendre au profit des fermiers les balles de bons livres. Si cette ordonnance n’a pas été mise en exécution, nous en avons l’obligation à notre inspecteur et à nos syndics qui sont de très honnêtes gens. De plus, Messieurs, il nous a été ordonné de payer les frais de saisie et des employés qui l’ont faite. Nous ne savons point encore à combien ils se monteront. Nous les rendrons réversibles sur toutes les balles à proportion du poids. Nous attendons prompte réponse sur le contenu de la présente, et sommes avec une parfaite considération,

Messieurs,                                                                                                          Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie

Nous avons inséré le paquet dans la balle de Gaude et l’avons expédié par l’entremise de Garnier de Genève. Vous avons expédié d’envoi de Gaude la balle SI 6 avec remboursement de L.15-5-0.

Date: 
Sun, 07/16/1780