Pontarlier, le 15 avril 1784

Messieurs,

Je vous renvoie la lettre sur Monsieur Muratori. Je vous prie de l’adresser à quelqu’un de vos correspondants à Turin avec l’incluse ci-jointe. C’est une somme qui m’est due très légitimement et qui vous sera bien payée ; c’est une obligation faite par main de notaire payable le 16 du courant, échue demain.

Je pars demain matin pour travailler pour passer vos balles. Je suis été [sic] en voyage, je n’en ai pu jusqu’à présent y prêter mes soins. Ce n’est point par mauvaise volonté de ma part, les mauvais temps y ont beaucoup contribué.

Quand vous expédierez pour Paris, il faudra mettre dans les balles des petits ballots de quarante à cinquante livres dans un bout de chaque balle qui sera destinée pour les villes de province où vous voudrez expédier ces balles ; une fois arrivées ici, je retirerai de chaque balle ces petits ballots avant que de faire plomber ici, parce que je serai le conducteur moi-même de ces balles de la Suisse en France au premier bureau du Frambourg. En cas que l’on presse, je me ferai donner le bon poids par ce moyen ; sur chaque balle, je pourrai passer 40 à 50 livres. En attendant de plus amples nouvelles, je suis très sincèrement, Messieurs, votre très humble serviteur.

Faivre

Je ne peux pas vous fixer la somme sur Monsieur Muratori sur ces 400 argent de Piémont. J’ai reçu L. 120 de France ; il a ses honoraires à prélever. Je lui ai fait compter L. 21 argent de Piémont une fois et L. 30 une autre. Mon procès n’a pas eu de suite. Les frais ne sont pas si considérables. Je vous prie d’adresser le tout à un de vos correspondants qui verra Monsieur Muratori et qui recevra mon argent pour vous faire passer.