Besançon le 16 août 1784

            Vos propositions Messieurs me seraient très avantageuse, si je pourrais vous donner une note exacte du contenu de mon magasin, j'ai commencé un inventaire général depuis quelques jours, à la suite, je ferai un catalogue dont je vous ferai passer un nombre.  Je ne pense pas pouvoir le faire avant les vacances d'octobre.

            Lorsque vous l'aurez reçu, nous raisonnerons sur les conditions.  Peut-être n'y trouverez que peu d'articles qui vous conviennent.  Mon mari avait pour principes de prendre beaucoup d'articles et en petit nombre, de manière que je n'ai que des articles d'assortiments.  Cela ne m'empêchera pas de vous avoir obligation de votre bonne intention.

            J'ai quelques défets sur vos derniers envois, dont je ne puis aujourd'hui vous donner une note exacte.  Ce que je sais de sûre, c'est qu'il me manque la fin du tome second de Cécilia depuis la feuille [123] jusqu'à la fin, que je désirerais recevoir promptement parce que cette erreur m'empêche la vente de cet exemplaire qui est le dernier que je possède.

            Si vous trouviez quelques moyens de m'en faire parvenir six exemplaires vous me feriez grand plaisir, voici le moment de placer cet ouvrage, on le trouve intéressant, ainsi travaillez à me les procurer le plutôt possible.

            Vous ne m'avez rien dit des [Veillées du château], voilà la troisième demande que j'eus fait à Lyon, sur qui j'aurais désiré vous donner la préférence.

            J'ai l'honneur d'être avec une parfaite considération,

            Messieurs,

Votre très humble et très obéissante servante

Veuve Charmet