MM. de la Société À Neuchâtel           

Lyon, le 18 novembre 1780

Messieurs,

Nous avons à forces sollicitations obtenu un ordre de MM. Duplain pour nous faire délivrer les défets que réclamez. Le Sieur nous dit qu’il a un écrit de vous par lequel il n’est pas obligé de vous rien fournir passée l’année dernière et que pour vous prouver qu’il ne veut aucune difficulté, et nous fera délivrer toutes les feuilles qu’il pourra y avoir, et que pour celles qui manqueraient, il ne les fera pas refaire, attendu qu’il n’est plus rien dans les affaires et qu’il a tout remis et même vendu tous ses meubles, puisqu’il est logé à Lyon en chambre garnie. En attendant son départ pour la Provence où il compte se fixer.

                  Le Sieur Comtois, son domestique ancien qui est entré au service de M. Le Roy, est celui qui est chargé suivant son ordre de nous remettre vos défets. Ce dernier nous veut faire composer, et prétend être payé pour cette recherche. Le Sieur Le Roy dit qu’il a besoin de lui. En conséquence, d’après leur réponse, ce ne peut être qu’un jour de dimanche ou de fête où ce domestique peut nous choisir ces défets. C’est pourquoi il exige un salaire. Nous le lui avons promis pour être servis le plus promptement et nous espérons vous en faire envoi la semaine prochaine.

                  Nous serons bien flattés lorsque vous aurez terminé avec tous ces barbouillons, avec lesquels il faut avoir une terrible patience. Vous ne sauriez vous imaginer les corvées qu’il nous fait faire chaque jour. Ils se renvoient tous les uns aux autres, et se font un jeu de nos démarches.

                  Nous avons reçu et expédié toutes les balles que nous avez adressées à l’exception de celle PG n° 293 pour Pomaret à Ganges, suivant votre avis du 12 octobre. Ce dernier nous l’a fait demander. Nous n’avons pas aussi reçu les 3 balles L 317, R 318 et R&C 319, suivant votre avis du 22 octobre. Nous attendons d’un jour à autre, quoique nous les ayons expédiés, la note des frais pour les balles BL 281, GL 286, R 290, GPF 277. Il serait bien que nous les envoyiez de suite.

                  Nous avons fait relier le contenu de la balle C 268, à l’exception de 6 volumes brochés. Vous nous marquerez si nous en ferons expédition dans une caisse ou dans une malle ; si nous ferons suivre les frais de reliure ; ou si vous les porterons. En compte, c’est ce que vous prions nous instruire.

                  Le 9 courant par Martin [votre de Cize], vous avons expédié un tonneau vin que nous a remise M. de la Rochette pour le compte de M. Bosset Deluse. Nous l’avons seulement fait bien emballer et corder, et vous devez le recevoir bien conditionné à raison de L.4-10-0 du cent pesant. Rendu à Neuchâtel, il vous plaira nous créditer pour nos frais de L.15-15-0, savoir L.10 pour frais d’emballage et L.5-15-0 pour les frais de passe-debout et de douane à Lyon. Le tonneau était trop grand pour le mettre en une double futaille, et cela aurait fait au double plus de frais.

                  L’étoffe, que Madame Bertrand demande et dont on a envoyé l’échantillon, n’a que 5/12 de [curgence] et vaut l.4-10-0 l’aune. Nous attendons prompte réponse et nous espérons que notre présente vous satisfera, et sommes,

Messieurs,

Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie