Besançon ce 1er juin 1785
Messieurs
Je crois devoir vous prévenir que les ballots adressés Monsieur Faivre libraire à Pontarlier, malgré toutes mes reclamations, ne me sont point parvenu entièrement. Après l'avis qu'il a reçu de votre maison, il m'écrivit qu'il ne pouvait les faire entrer tous à la fois, mais qu'il m'expédierait par pacquet, en conséquence il m'envoya un petit ballot contenant:
1 Histoire ancienne
1 " romaine
1 " des empereurs
1 Eléments d'histoire générale
En un autre ballot:
3 Histoire de l'Amérqiue
3 " de [Cronet dite ]
2 " d'Écosse
2 Espion à Londres
4 [Histoire] de [ ] de l'homme sensible
3 Confidences réciproques
2 Ami de la vertu
6 Danger d'aimer un étranger
1 Bibliothèque de [Varville]
12 Administration de finances
4 Brouette du [vinaigre]
32 Pièces de Mme de Genlis
2 Les fruits de l'automne
6 L'Indépendent (et douze sous envelope)
2 Relations de J.J.
le surplus ne m'est point parvenu, je vous prie de savoir du commissionnaire des Verriers, s'il a encore quelques choses de votre maison chez lui, ou si le M. Faivre s'est emparé des autres articles, ce qui pourrait devenir difficile à retirer de ses mains.
La neige lui a servi d'excuse jusqu'à présent-- aujourd'hui qu'il ne l'a plus, il ne me répond à aucune de mes lettres. Je vous avoue que cela me tient en peine, sans préjudice du tout que cela me fait.
J'attend avec impatience de nouvelles de vos recherches à ce sujet, j'en ai déjà parlé à Mme Bertrand que j'ai le plaisir et l'honneur de vois à son passage. Elle ne put me donner la moindre nouvelles à cet égard, j'espère que je serai plus heureuse par votre moyen, ce qu'Attendant j'ai l'honneur d'être très parfaitement
Votre très humble et très obéissante servante
Veuve Charmet