A Literary Tour de France
8. Guillon, 8 septembre 1773, Lyon

Messieurs de la Société Typographique de Neuchâtel en Suisse

Lyon, le 8 septembre 1773

Messieurs,

Après trois lettres que j’ai eu l’honneur de vous écrire en étant à Beaucaire, soit à Lyon, à mon retour, étant surpris de ne recevoir aucune nouvelle de votre part, quoique cependant vous ayant bien prié de vouloir me faire réponse, je ne sais quel en est le sujet. Vous savez bien que depuis que j’ai eu l’honneur de passer chez vous, je suis absent. J’apprends aujourd’hui par une lettre de M. Janod, qu’il n’y a aucun ballot de passé. Cependant, avant de partir pour Lyon, j’avais exactement fait tout ce qu’il fallait faire pour les faire passer, me reposant sur M. Janod, mon associé. Je vois aujourd’hui qu’il ne s’est voulu donner aucun mouvement, et que tout est resté. Quel désagrément pour moi d’avoir eu affaire avec un jeune homme comme celui-là. Je vois aujourd’hui bien du désagrément, et ne sais qu’en dire pour la première lettre que je viens de recevoir de lui touchant nos affaires. Il m’envoie une note de votre part. Ce n’était aucunement nécessaire. Vous savez que j’ai toutes les notes et les conditions. Pensez que vous avez affaire à un honnête homme. Avec quels regrets ne vois-je pas sur la lettre qui m’annonce que vous avez fait retirer les ballots qui étaient chez M. Rochat. Non, je ne sais qu’en dire. Mais j’espère qu’étant arrivé chez nous, cela changera de note, et je ne me reposerai point sur autrui. Je crois partir de cette ville dans 8 à 10 jours. J’irai passer chez M. Rochat. Si je peux avoir assez de temps à moi, je pourrais vous aller voir. Là nous parlerons plus amplement. Mes respects, s’il vous plaît, à Madame votre épouse et à toute la maison. Et moi qui suis avec la plus parfaite soumission,

Messieurs,

Votre très humble et très obéissant serviteur,

                                                Guillon

Locations: 
Date: 
Wed, 09/08/1773