Besançon ce 13 mai 1787

            Je n'ai, Monsieur, aucune relation directe ni indirecte avec M. Vittel.  Par conséquent je ne puis m'entendre avec lui pour le passage de vos marchandises, peut-être même me le réfuserait-il.  Cependant j'ai grand besoin du dictionnaire d'histoire naturelle que vous voulez bien me céder.  Ce pacquet serait si petit que tout voyageur en voiture pourrait s'en charger et me les rapporter.

Il y a un autre moyen qui serait bien commode si vous pouviez vous en servir.  Ce serait d'envoyer à [Yverdun] par petit pacquet, il y a un messager qui en part toutes les semaines pour Pontarlier.  M. de Felice m'envoie par cette voie tout ce que je lui demande.  Si vous aviez dans cette ville quelqu'un de confiance pour recevoir, nous pourrions renouer une correspondance négligée par les difficultés que nous avons éprouvées.  Je vous prie de croire que j'en serai charmée.

            Voyez donc Monsieur si ce que je vous propose peut avoir lieu, alors vous suivriez la demande que je vous ai faites dans ma dernière, ou tout au  moins le dictionnaire, et 3 exempl. de ce qui concerne le roi de Prusse.

            J'ai l'honneur d'être en attendant votre réponse, votre très humble et très obéissante servante

V. Charmet