Messieurs de la Société Typographique de Neuchâtel

Clairvaux, le 4 octobre 1773

Messieurs,

Nous venons au moment de recevoir la chère vôtre datée du 18 de septembre, et en réponse nous vous dirons que ce n’est aucunement nécessaire d’un expert pour convenir que c’est de toute justice du remboursement desdits ballots. Nous faisons profession d’honnête homme, et nous la remplissons du mieux qu’il nous est possible. Mais comme le malheur en a voulu, nous pensons que vous pouvez nous faire des mêmes termes qu’à vos marchands, et même quelques rabais. De plus, il est juste que vous nous teniez compte du passage des deux dits ballots, parce que, ordinairement, quand ce n’est pas en troc de marchandises, on paie l’assurance. Ainsi, il est juste aussi que vous nous teniez compte. Bref, je vous dirai que depuis 15 jours que je suis arrivé, j’ai déjà fait passer plusieurs marchandises et qui ont eu bonne réussite. Dieu grâce j’ai actuellement un meilleur débouché que ci-devant. Si au cas vous en voulez faire quelqu’envoi vous le pouvez en toute sûreté, mais je ne peux pas les faire passer à moins du 20 pour cent pesant de la valeur. Ainsi si vous souhaitez, vous en pouvez expédier à M. Rochat au Brassus devant que les neiges ne soient en abondance. Et sommes en attendant votre réponse,

Messieurs,

Vos très humbles et obéissants serviteurs,

                                                            Guillon et Janod