A Literary Tour de France
91. Faivre, 6 juin 1785, Pontarlier

Pontarlier, le 6 juin 1785

Messieurs,

Je ne peux pas me charger du passage des balles de Madame veuve Charmet ni de celles de Monsieur Chaboz. Tous deux m’ont écrit ; je leur ai répondu par le dernier courrier. Vous m’avez retiré vos balles qui étaient destinées pour Paris, suivant les engagements faits ensemble aux Verrières, sous prétexte que les libraires vous chargeaient ou donnaient ordre de les expédier soit à Monsieur Perron ou Pion l’aîné de cette ville. Il pouvait [sic] cependant, sans formalités, m’être adressé pour les remettre soit à l’un ou à l’autre de ces commissionnaires. Ce n’est pas l’avantage que j’exigeais pour la commission, puisque je ne prélevais absolument rien, mais cela me facilitait à entrer facilement d’autres balles à Pontarlier. Si vous prévoyez à me faire vos expéditions pour Paris, je suivrai mon engagement. Autrement, renvoyez-moi mon engagement et je renverrai le vôtre. Et si vous désirez que vos balles pour Paris soient remises à un commissionnaire, je les remettrai suivant vos ordres. Je ne serai dans cette affaire-ci que le voiturier.

Mon épouse est en campagne avec sa fille pour me procurer de l’argent pour faire honneur à mes engagements. Sitôt qu’elle sera de retour, je donnerai à Madame Jennet de l’argent. J’ai écrit à Turin. J’ai fait écrire par une personne de [ ? destination] à l’ambassadeur de France pour me faire rendre justice sur ce qui m’est dû. En attendant, j’ai l’honneur d’être avec une parfaite considération, Messieurs, votre très humble obéissant serviteur.

Faivre

Date: 
Mon, 06/06/1785