A Literary Tour de France
92. Revol, 20 octobre 1781, Lyon

MM. de la Société À Neuchâtel

Lyon, le 20 octobre 1781

Messieurs,

Nous répondons à plusieurs de vos dernières. Les voyages et indispositions de notre Sieur Revol, de plus n’ayant rien de positif ni de particulier à vous écrire, c’est ce qui nous a fait différer jusqu’à ce jour. Nous attendons la balle PL 247. Toutes les autres sont parties dès leur réception ou sont en route, à l’exception de celle GF 134 pour Garrigan. Cette dernière étant restée presque deux mois en entrepôt dans l’attente de celle que deviez recevoir en échange. L’arrêt en question est survenu, et ayant été avisé d’une visite, nous avons craint qu’elle fut perdue sans ressource. En conséquence, nous l’avons fait entrer en ville. Il n’a plus été possible de la soustraire à la Chambre ou elle a été arrêtée. Nous avons obtenu par nos amis qu’elle vous fût renvoyée de suite par M. Périsse, qui en a fait expédition à Pion de Pontarlier. Nous a dit y avoir ajouté ce qu’on avait arrêté ci-devant dans la balle pour Fontanelle dont vous avions avisé dans le temps. C’est la faute du Sieur Garrigan qui est un difficultueux (sic) et un chicaneur, et avec lequel nous ne voulons avoir aucune liaison. L’on vient de nous remettre la balle qu’il avait adressée à M. Barret au lieu de nous l’adresser suivant vos conventions. Vous en ferons expédition par le premier voiturier, ainsi que quelques fardeaux que nous a remis Le Roy pour votre compte. Nous n’avons point d’Encyclopédie complète, et nous ne pouvons expédier les 5 exemplaires que nous demande Batilliot de votre ordre. Il ne nous en reste plus qu’une huitaine, et plus que sept lorsqu’aurons expédié celle pour Gaches à Nègrepelisse, que nous avons complété par supercherie.

                  Nous sommes las de sollicitations auprès de Le Roy. Il ne veut s’engager en rien. M. Panckoucke a expédié la balle contenant des défets et volumes, et vous n’en êtes pas plus avancés. Nous voyons clairement que vous ne pouvez être que dupés dans cette affaire par tous, car il est de toute impossibilité que l’on puisse vous compléter à moins de refaire un nombre de feuilles considérable. Nous n’avons qu’un conseil à vous donner. C’est de ne leur rien payer que vous ne soyez entièrement complets. Nous ne pouvons vous en dire davantage, et nous gardons toujours ce qu’avons en magasin jusqu’à ce que vous nous donniez ordre d’en disposer. Nous ne nous sommes point aperçus que l’Encyclopédie qu’avons envoyée à Bordeaux fut endommagée. De plus, nous n’avons fait suivre que L.16 pour frais de malle et emballage, et la voiture de Lyon à Bordeaux ne doit pas être de L.8-10 à L.9 du cent pesant, ce qui ferait L.22 et L.16, L.38 en tout. Nous ignorons d’où peut provenir l’excédent des frais. Cette Encyclopédie aura été échangée. Rien n’est plus sûr.

                  Vous prions de ne pas nous savoir mauvais gré si vous avons renvoyé la traite de L.1031-6-0. Ne l’attribuez qu’à la circonstance où nous nous sommes trouvés à cette époque, et au refus que nous en fit M. Darnal, malgré nos prières, à vouloir la prière de la prendre.

                  Nous sommes toujours tout à votre service. Nous avons des moyens pour surmonter les difficultés naissantes en nous expédiant comme d’usage. Marquez-nous le contenu à peu près des balles.

M. Blot, ami de Warville, attend de vous un petit ballot contenant différents ouvrages de ce dernier avec des prospectus. Vous pourrez nous l’adresser dans le premier envoi que nous ferez, et ajouter si vous pouvez 25 Commentaires et autant d’Observations et requêtes au Roi de M. Necker. Nous sommes tout à vous, et très sincèrement,

Messieurs,                                                                                                          Vos affectionnés serviteurs,

                                                                                                                              Revol et compagnie

Date: 
Sat, 10/20/1781